A l'école en 1938

En cette période de rentrée, Mémoire vous propose un saut en arrière jusqu'en 1938 pour découvrir le quotidien des enfants d'une école rurale d'Eure-et-Loir, celle de Meslay-le-Vidame.

Le réalisateur s'attache d'abord à faire le portrait de l'instituteur et de l'institutrice de l'école. Présentés comme des "piliers de la société" dans les intertitres du film, ils étaient effectivement à l'époque des personnages importants du village, chargés de préparer les générations futures à prendre la relève, à "préparer l'avenir du pays".

Le film présente ensuite différents enseignements dispensés aux enfants. La traditionnelle "leçon de morale" est lue au tableau par une petite fille, faisant certainement partie des meil/leurs éléments de la classe. Puis, l'enseignement peut commencer : apprentissage de la lecture et du calcul, puis de la géographie. Là encore, comme dans le titre déroulant de l'ouverture du film, un carton rappelle l'importance du patriotisme avant-guerre : "il faut bien connaître la France pour l'aimer mieux". 

Le cinéaste filme également les enfants à l'heure du déjeuner, mangeant une collation préparée par /leurs parents et emballée dans un torchon. Le spectateur aperçoit du pain beurré, des radis... 

Puis l'après-midi arrive avec son lot d'activités en extérieur, le plus souvent organisées de manière ludique ("culture physique en jouant" comme dit l'intertitre). Ce film est très représentatif des premières modifications apportées au système éducatif par le récent Ministre de l'éducation nationale du gouvernement du Front Populaire, l'orléanais Jean Zay : éducation physique, gymnastique, sorties scolaires.

En France, les écoles mixtes se sont généralisées seulement dans les années 1960. Mais dans les écoles de village, comme celle de Meslay, le mélange des filles et des garçons est la règle grâce aux petits effectifs. Dans cette école, il n'y a que deux classes : celle des petits et celle des grands. 

Dans la cour pourtant, pour les jeux, la mixité n'a plus cours. Les deux groupes sont séparés : ce sera comptines et saut à la corde pour les petites filles, exercices de force et d'adresse pour les petits garçons.

Découvrez donc, à travers ces 10 minutes d'images, une école rurale de la fin des années 1930.

Ce passage est extrait d'un film commandé en 1938 par le maire de Meslay-le-Vidame. Georges Lévy, pionnier de l'aéronautique avec les hydroaéroplanes Donnet-Denhaut puis banquier parisien, était également propriétaire du château. Sa fortune lui a permis de devenir un bienfaiteur pour le village, faisant par exemple réaliser les travaux d'adduction d'eau de la commune. Il offre ce film 16 mm aux habitants de Meslay pour qu'ils "gardent un souvenir tangible et durable de la vie de [/leur] commune", comme l'indique le commentaire patriotique qui ouvre ce portrait complet de Meslay. Le film est visionnable dans son intégralité : Meslay-le-Vidame.

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