Tous les ans, le 10 mai, le village de Sainte-Solange célèbre la sainte patronne du Berry. Retour en 1937, pour découvrir le témoignage filmé de Roger Thomas sur ce pélerinage religieux, encore fêté de nos jours.
C'est devant la Chapelle du Champ du Martyr que nous suivons la famille Thomas. Le réalisateur s'attarde sur les rituels religieux de la célébration. Les pélerins et les enfants ramassent par exemple des bouquets pour fleurir la statue de Sainte-Solange. Et au moment du départ, deux hommes coupent des morceaux de la croix en bois érigée derrière la chapelle. Il ramèneront ainsi chez eux un peu du pouvoir protecteur de la Sainte.
Le pélerinage était aussi l'occasion d'organiser des festivités dans le village. En centre bourg, près de l'église Saint-Martin, le film montre la fête foraine et ses manèges. Le soir, un bal attend encore les habitants.
A mi-chemin entre le portrait de famille et le documentaire, le film de Roger Thomas constitue un beau témoignage sur l'effervescence d'un évènement bien vivant et populaire, à la fois religieux et festif.
Sainte-Solange serait née à la fin du IXe siècle dans le village qui porte aujourd'hui son nom, près des Aix-d'Angillon. Très jeune, la jolie bergère aurait décidé de se consacrer à Jésus-Christ. Quand elle refuse les avances d'un prince, ce dernier lui coupe la tête. Elle rentre au village, sa tête entre les mains, et désigne le lieu de sa sépulture. Dans le Berry, son culte est très important dès le Moyen-Age. Des guérisons miraculeuses lui sont attribuées et des processions sont organisées jusqu'à Bourges. Au XVIIe siècle, les berruyers offrent même une châsse en argent pour conserver les reliques de la Sainte. C'est seulement au XIXe siècle que la chapelle du Champ du Martyr est édifiée là où Solange aurait perdu la vie. L'édifice est consacré en 1874.
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