Chaque année depuis 2016 le mois de novembre propose un défi à tous les fumeurs : arrêter la cigarette pendant 30 jours ! Cette méthode multiplie par 5 les chances de se débarasser définitivement de cette accoutumance. Les cinéastes amateurs n'ont pas attendu cette date pour réaliser de courtes fictions et dénoncer avec humour et dérision les méfaits du tabagisme à outrance.
Dans les années 1970, Mic Baudimant, alors intervenant en arts plastiques dans un collège de Montluçon, réalise trois fictions sur le thème du tabagisme et ses conséquences néfastes. Le film démarre par cette citation :
" Instinct de mort ?
Les adolescents sont plus conscients que les adultes des méfaits du tabac.
Mais c'est chez eux que se manifeste le plus violemment le désir de fumer "
Écrites, réalisées et interprétées par ses élèves d'environ 14 ans, ces trois courtes histoires à l'humour noir abordent les comportements excessifs que peuvent entrainer ce besoin de nicotine à tout prix. La première transforme l'un des protagonistes en squelette fumant, la deuxième montre la violence que peut engendrer le manque de nicotine chez des clochards alcoolisés et la dernière se déroule dans un saloon enfumé du Far West.
Les rituels et toutes les manies qui entourent l'acte de fumer n'ont pas trop évolué depuis un siècle et nous retrouvons dans cette fiction humoristique réalisée en 1990 par Laurent Mabed "Le roi du tabac" un personnage haut en couleur, pour qui l'acte de fumer donne pleinement sens à sa vie. Tourné en une journée avec la complicité du propriétaire du Café du Jardin à Issoudun, le récit déroule sous nos yeux les actes et propos absurdes et provoquants de l'unique comédien de cette histoire loufoque qui démontre jusqu'à la bêtise le danger de la cigarette.
Un des avantages de ces films amateurs est de faire découvrir aux jeunes générations le packaging commercial des paquets de cigarettes. Le dromadaire de Camel, Robert Norris, le cowboy de Marlboro, dont on a appris après sa mort à 90 ans qu'il n'avait jamais fumé une seule cigarette si ce n'est celles prises durant le tournage des clips et photographies publicitaires, ou encore la silouhette noire de la Gitane sur fond bleu créée en 1910 en même temps que la Gauloise bleue, par la SEITA. Le mythe de l'homme fort, viril et séducteur, la cigarette collée aux lèvres, a perduré presque jusqu'à l'arrivée en 2012 de ce qu'on appelle les paquets neutres. Il est pourtant contradictoire de les nommer ainsi alors qu'ils dénoncent en images et de manière très explicite les ravages que la cigarette provoque sur les organes humains !
Les chanteurs se sont aussi emparés de cette tentatrice. On retiendra la provocante "Dieu est un fumeur de havane" de Serge Gainsbourg, dont il est difficile de trouver une photographie qui ne le représente pas en train de fumer, ou la très belle chanson d'Yves Simon, "Les Gauloises bleues", que nous vous laissons écouter sur votre mange-disque en fumant...
On fumait des Gauloises bleues
La, lala
Les beaux jours
On fumait des Gauloises bleues
Qu'on coupait souvent en deux
La, lala
Les beaux jours
Les petites femmes de Paris montaient sur nos balcons
Voir si les fleurs du mal poussaient encore en cette saison
Au café du "Bas de laine", parfois je voyais Verlaine
La, lala......
