Filmer la télé

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Les premiers magnétoscopes grand public sont apparus dans les années 1970. Cela n'a pas empêché les cinéastes amateurs de tout tenter pour enregistrer les grands moments de la télévision... sur pellicule !

La télévision française est arrivée massivement dans les foyers français dans les années 1960.

A cette époque, les téléspectateurs n'avaient aucun moyen de garder la trace de leurs émissions télédiffusées préférées. Pour voir un programme, il fallait se tenir prêt, à l'heure dite, devant son petit écran. Cependant, certaines retransmissions étaient jugées suffisamment importantes pour que des cinéastes amateurs pointent leur petite caméra vers un tube cathodique. Le résultat était évidemment très imparfait. Après développement, de longues trainées horizontales claires ou sombres apparaissaient par exemple par dessus les images. Les revues de cinéma d'amateur ont beau s'intéresser à cette question dès les années 1950, aucune solution simple n'est préconisée... Quant au son, il semble que les cinéastes amateurs n'aient même pas tenté de l'enregistrer. 

Que filme-t-on à la télévision ? 

Le plus souvent, les cinéastes filment sans méthode des séquences courtes (la pellicule est chère !) et la qualité des résultats est assez diverse. Les images obtenues sont floues, fantomatiques, de mauvaise qualité... souvent complètement inexploitables.

Pourtant, une poésie résiste dans ces images et nous donne accès à l'émotion de ceux qui filment. 

Les amateurs filment d'abord les moments historiques. Bernard Loison filme en 9,5 mm en juillet 1962 ce qui pourrait être la première retransmission télévisée en mondovision entre les Etats-Unis et l'Europe grâce au satellite Telstar 1. On y voit la conférence de presse du Président Kennedy et une série de plans sur des monuments à travers le monde (le Mont Rushmore, le Colisée à Rome...) La conquête spatiale est suivie attentivement par les français dès les années 1960. Et elle devient le sujet de films en 9,5 mm ou en super 8. 

De manière générale, il s'agit d'enregistrer ce qui est marquant pour soi ou pour sa commune. Quand les actualités régionales diffusent un sujet sur la course de vélos humoristiques de Janville, Gilbert Carasol dirige son objectif vers sa télévision et enregistre ainsi le petit moment de gloire de son village. Paulette Niel filme le passage de ses enfants, membres d'un choeur, dans l'émission "Le Jour de Seigneur". 

Elle filme également ceux qu'on imagine être ses idoles : un extrait d'un film avec Gary Cooper, Brigitte Bardot, Gérard Philipe... quand d'autres font des essais sur Zébulon sortant de sa boîte dans "Le Manège enchantée" ou Jean-Claude Drouot dans "Thierry la Fronde". 

Vous vous demandez bien à quoi ressemble le fantôme de la télévision d'autrefois, la chaîne Mémoire vous offre la réponse sur un plateau !

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