En deux roues dans Dreux

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De la boue, du vent, du froid, des crampes, des escaliers, des déçus et un seul vainqueur, voici les éléments constituant l'histoire du cyclo-cross de Dreux.

Apparu en France à la fin du XIXè siècle et officialisé en 1902, date du premier championnat de France de "cross cyclo-pédestre", le cyclo-cross est une activité se pratiquant durant l'hiver. Il doit en effet sa naissance à des coureurs n'admettant pas que le froid les oblige à rester chez eux. Les courses dans les sentiers ou les montées à pied, vélo sur l'épaule, permettent de se réchauffer et le cyclisme hivernal est ainsi rendu possible.

Si au début le cyclo-cross ne servait que de préparation au cycliste sur route, il est peu à peu devenu une discipline à part entière. Sur des vélos renforcés, équipés de pneus à crampons et de freins à tasseaux laissant passer la boue, il devient une spécialité exigeant des qualités cyclistes élevées mais aussi des dons de coureurs et de grandes capacités de récupération.

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, le cyclo-cross devient un sport reconnu quand, en 1950, l'Union Cycliste International donne enfin l'appellation de "championnat du monde" à ce qui était, depuis 1924, un simple "critérium international".

Au coeur de Dreux

Dans ce contexte d'officialisation de la discipline, le cyclo-cross international de Dreux, dont la première édition a lieu en 1947, représente une des plus belles épreuves de la saison. Il est en effet, avant même l'organisation officielle d'épreuves, un des points de rendez-vous des stars du cyclisme de l'époque.

Son parcours joue certainement un grand rôle dans ce succès. Outre une belle cote à monter, vue dans le film des années 1950 et dans celui de 1966, et la descente qui s'en suit, vue dans le film des années 1950, la spécificité de l'épreuve est son passage en pleine ville et plus particulièrement la montée, vélo à l'épaule, des ruelles pittoresques et des escaliers menant à la Chapelle Royale. Cette épreuve de course et d'endurance est visible dans les deux films des années 1960.

De grands noms pour une classique

Tous les grands noms de la spécialité ont marqué de leur empreinte le cyclo-cross de Dreux.

Roger Rondeaux, sept fois champions de France, de 1947 à 1954, et trois fois champions du monde, de 1951 à 1953, est vainqueur de la classique eurélienne en 1951, 1952 et 1954 et en prend la seconde place à deux reprises, en 1950 et en 1955.
Le vainqueur de l'édition 1966, André Dufraisse, est en quelque sorte son successeur puisqu'il remporte le championnat de France en 1955, en 1956, en 1958, en 1959 puis de 1961 à 1963, et remporte le championnat du monde de 1954 à 1958.
L'édition de 1961 voit pour la première un étranger gagner cette classique, l'allemand Rolf Wolfshohl, tête d'affiche de l'épreuve, gagne en effet la course devant les français Georges Meunier et André Dufraisse.

Mais la véritable star, dont la carrière sur route masque ses performances de cyclo-crossman, est Jean Robic. Il s'est en effet hissé au sommet du cyclo-cross mondial en remportant, en 1947, à l'âge de 25 ans, le Critérium international. Celui qui fut parfois surnommé "le nain jaune" remporta le cyclo-cross de Dreux en 1949 et y particpa jusqu'au milieu des années 1950.
Malheureusement il est absent des films présentés ici. Mais vous pouvez tout de même l'apercevoir sur Mémoire, il est en effet présent parmi la foule à la fin d'un cyclo-cross à Limours dans les années 1960 et invité lors d'un grand prix cycliste à Graçay-Saint-Outrille en 1962.

Accrochez-vous donc bien au guidon et lancez-vous dans cette classique du cyclo-cross.

En 2011, plusieurs responsables du mouvement associatif cycliste eurélien ont évoqué leurs souvenirs de courses dans le département, dans le cadre de l'opération "Mémoire du sport" organisé par le Conseil général. Leurs propos ont été illustrés par des films amateurs anciens issus des collections de Ciclic pour donner un portrait de la Pratique cycliste en Eure-et-Loir.

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