De 1958 à 1965, retour en images sur le village de Bridoré

Bridoré ... Le nom de ce village d'Indre-et-Loire sonne à nos oreilles comme un lieu féérique de conte fantastique. C'est en effet, autour de son château fort constuit au XVe siècle sur le promontoire de Breuil-Doré, que se sont regroupés ses habitants. Plusieurs siècles plus tard, quelques passionnés ont filmé de 1958 à 1965, la vie quotidienne des Bridoréens et Bridoréennes autour d'évènements marquants. Remontons le temps en images ... 

Comment créer du lien au coeur d'un hameau où les commerces et les activités culturelles ne sont accessibles qu'à plusieurs dizaines de kilomètres ? À la fin des années 1950 sous le mandat de Gustave Grateau (1958 à 1995), un groupe de bénévoles motivés et dynamiques décide de mettre en place des rendez-vous mensuels,  proposant sorties, jeux, repas, bals et autres joyeuses festivités qui au fil du temps vont fédérer la majorité des habitants de Bridoré.

L'association portera le nom du bâtiment qui l'abrite : Le foyer rural de Bridoré. Cette grande bâtisse en pierre située sur l'actuelle place de la Mairie, sera entièrement restaurée par l'entreprise d'Ernest et Guy Picard et inaugurée le 9 juin 1959. Un tel évènement ne pouvait pas échapper au regard aguerri des cinéastes amateurs du foyer rural, fraichement acquéreurs d'une caméra 16 mm achetée grâce à la subvention de la mairie. Parmi ces cinéastes rendons hommage à Bernard Blanchet qui apparaît furtivement démarrant sa mobylette, Bernard Poitevin et Marcel Trottier.  

Les différents films tournés ont été mis bout à bout sans ordre chronologique et nous proposent justement en ouverture l'inauguration du foyer rural, avec les officiels dont Michel Debré, s'approchant dans la cour pour tout d'abord remettre une gerbe de fleurs et se recueillir devant le monument aux morts avant de couper le ruban. C'est à cette occasion que nous découvrons le lien qui unissait la famille de Michel Debré, à l'époque conseiller général d'Indre-et-Loire et premier ministre, et la famille de Michel Grateau. En hommage à cette amitié une rue portera le nom du professeur Debré à partir des années 1980. 

S'en suit une succession de différentes scènes de vie comme les moissons avec l'évolution technique des moissonneuses, les mariages, les travaux de restauration du château d'eau et du foyer, les jeunes trouvant des occupations diverses et variées grâce à leur tout nouveaux moyens de locomotion. 

L'interêt de ces films réside surtout dans le regard porté par les réalisateurs sur les habitants du village et les figures emblématiques qui le composent. Tour à tour défilent face caméra, les rires et sourires de jeunes femmes, du boucher livrant et chahutant une cliente, de jeunes au volant de la Peugeot 201 cabriolet appartenant au secrétaire de mairie, mais surtout de cette vieille dame gardienne de chèvres, à la porte de sa maison sa bouche édentée posée sur son coude.

Ce sont ces furtives séquences de vie à jamais perdues qui contribuent à garder en mémoire l'âme et le coeur de ce petit bourg oublié de Bridoré...

                                                      

                                                                 Le foyer rural avant sa réfection