C'est quoi ton nom ? Blankass le groupe rock du Berry

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Et toi, c'est quoi ton nom ? Blankass, alias le groupe le plus rock du Berry. Aujourd'hui avec 7 albums studio à leur actif, on ne présente plus le duo rock folk issoldunois. L'Ere de Rien cela fait plus de 40 ans qu'ils sont devenus les ambassadeurs d'une culture rock à la française. Alors que, pour le plus grand plaisir des fans, le dernier album Si possible heureux est disponible, l'agence Ciclic vous propose, une fois n'est pas coutume, un voyage dans le temps. Histoire de se rappeler aux bons souvenirs du rock alternatif !

"Nous c'est ça ou rien" annoncent Guillaume et Johan Ledoux à leurs parents.

Ils en étaient persuadés, la musique ferait partie intégrante de leur vie. Ils sont jeunes, passionnés et ils lancent en 1981 Zéro de conduite avec deux autres acolytes. Le groupe existera pendant presque dix ans avant de laisser la place aux Blankass en 1990. D'ailleurs, le saviez-vous ? Le nom du groupe est à l'origine une boisson alcoolisée, le Blanc Cassis. Quoi de mieux comme blaze pour faire tourner la tête des fans ! 

Le nom c'est ok. Maintenant le style.

Blankass comme tout groupe a trouvé sa marque de fabrique, son truc en plus, mais on ne peut s'empêcher d'y voir un peu de The Clash, avec qui ils ont partagé la scène, The Pogues ou bien encore Serge Gainsbourg. Tous ces styles résonnent en un mélange explosif et voluptueux porté par l'ensemble des membres du groupe. Effectivement, bien que pour beaucoup Blankass c'est Guillaume et Johan Ledoux, le groupe a accueilli de nombreux autres musiciens (Bruno Marande, Philippe Ribaudeau, Olivier Robineau, Nicolas Bravin, Sabine Quinet, etc...) qui apporteront une couleur, une patte unique que l'on retrouve aujourd'hui.

Mais tout cela ne date pas d'hier.

Pour preuve ce reportage réalisé par Laurent Mabed en Bétacam SP et produit par Sur la Route Production en 1993. Les Blankass viennent de naître quelques années auparavant mais on y entend et voit un groupe qui maitrise son art : accordéon, guitare, basse, percussions et flûte sonnent à l'unisson sur des paroles engagées. Guillaume au texte, Johan à la mélodie, le tandem est solide et se met au service de causes comme le Tibet Libre ou bien encore le soutien aux étrangers en situation "irrégulières". Les Blankass montrent que la musique est un art mais c'est aussi une arme, un porte-voix pour dire tout haut ce que certains pensent tout bas. Nous sommes en 1993, les Blankass composent, se produisent notamment au Printemps de Bourges mais il faudra attendre trois ans avant que ne sorte dans les bacs l'album éponyme, Blankass, et que le phénomène ne débute vraiment. 

Aujourd'hui, ils sont bien installés dans le paysage musical français mais ils n'oublient pas leurs racines berrichonnes. Pour preuve, pendant longtemps, sur la fiche technique de tournée des Blankass étaient présents le fromage de chèvre du Berry et du vin blanc. Et lorsqu'ils ne se produisent pas partout en France, ils reviennent au pays même s'ils ont "toujours peur de décevoir ceux qu'ils aiment". Le groupe se produit très régulièrement à Issoudun, Bourges ou Châteauroux. 

Bien qu'ils invoquent souvent la chance comme raison de leur succès, ils possèdent un indéniable talent pour conter des histoires sur un tempo rock. Les Blankass sont un peu des archivistes d'un autre style, comme le dit très bien Guillaume Ledoux dans une interview menée par Emilie Mazoyer en novembre 2023 : "Tu peux avoir des choses incroyables au niveau promotion (...) mais à la fin tout ce qui compte c'est les chansons que tu as composé", et finissant par dire : "Nous, c'est notre passion de laisser des chansons".

L'agence Ciclic Centre-Val de Loire conserve seulement une infime partie des archives du groupe mais souhaitait par cet article mettre en valeur ces quelques images et les partager au plus grand nombre. D'autres archives viendront peut-être alimenter ces quelques lignes sur le groupe le plus rock du Berry. 

Avant de vous laisser, le saviez-vous ? Guillaume Ledoux était aussi acteur à ses débuts. Toujours derrière la caméra de Laurent Mabed mais cette fois au service de la fiction intitulé Léon fait du stop, Guillaume Ledoux utilise une large palette d'acteur dans le froid hivernal d'Issoudun. Meilleur acteur ou chanteur ? A vous d'en juger ! C'est aussi ça Ciclic, une collection d'archives pleine de surprises ! 

Laurent Mabed est né le 1er octobre 1966 à Issoudun. Fils d'une mère commerçante dans la boulangerie familiale et d'un père chef d'entreprise en miroiterie. Son grand père George Menigon, qui a également filmé, possédait la boulangerie salon de thé "La Viennoise" en face de la poste d'Issoudun. Il fait une partie de ses études à Tours où il participe à l'atelier Super 8 de Tours à la faculté François Rabelais. Il commence à filmer en Super 8 à partir de 85/86. Il a suivi les cours de l'ESEC (École Supérieure d'Etudes Cinématographiques). Il filme ses voyages, sa famille et réalise des fictions entre amis. Il suit ensuite  la formation opérateur en audiovisuel assistant de réalisation à l'AFPA d'Issoudun. Il travaille sur Paris en tant qu'assistant réalisateur pour sur des courts et longs métrages. Depuis 2006 il est journaliste pour la télévision locale d'Issoudun Bip -TV.