Si je vous le disais pourtant que je vous aime

Pour fêter la Saint-Valentin, Ciclic (dont les archives se trouvent à quelques kilomètres seulement du village de Saint-Valentin) vous propose de redécouvrir quatre petits films, uniquement composés d'images amateurs, qui mettent à l'honneur l'Amour, ce thème intemporel qui a si souvent inspiré les poètes...

L'Amour à la campagne, Opus premier : Les textes du poète Gaston Couté "Idylles des grands gars comme il faut et des jeunesses ben sages" et "Le foin qui presse", sont illustrés par des images tournées en Eure-et-Loir, dans les années 1940 à 1957. Le chansonnier libertaire mort à trente ans à peine, raconte en patois beauceron, l'histoire des gas et des filles qui sont dans l'âge d'amour. 

Extrait : "Alors, les fill's renfonc'nt les envi's qui les roingent, Souffrant tout bas l'desir qui piqu' dans leu' pieau blanche, Coumm'leu-z-aiguill' d'acier dans la blancheur du linge,  Et les gâs fil'nt, sans bruit, par el' train du dimanche ; " 

Dans le deuxième Opus, ce sont les amours d'Alfred de Musset et de George Sand qui nous sont contées. Le poème d'Alfred de Musset " A Ninon" est lu sur des images familiales tournées sur une exploitation agricole de Bailleau-Armenonville. S'en suivent plusieurs lettres d'amour cachant chacune des messages secrets et grivois mais seule la dernière lettre serait véritablement de George à Alfred, la première et la plus longue est un canular écrit à la fin du XIX siècle, après la mort de la romancière. 

 

"La fleur qui fait le printemps" long poème de 15 strophes de Théophile Gautier est illustré dans l'opus troisième par des images des années 1960 à 1970, réalisées dans plusieurs fermes d'Eure-et-Loir. Extrait : "Pourtant le pêcher est tout rose, comme un désir de la pudeur, et le pommier, que l'aube arrose, s’épanouit dans sa candeur".

Le film se termine par ces vers de Paul Verlaine dans "Campagne savoureuse et bonne" : "..... Et je t'étreins, et tu me serres et zut au monde qui jasait, aime moi, car sans toi, rien ne puis rien ne suis". 

Cette balade d'amour du temps jadis se termine dans l'opus quatrième avec l'entrelacement de deux odes à l'amour, dans les Sonnets VIII de Louise Labé, le poème "Je vis, je meurs" et celui de Stephane Mallarmé "Si tu veux nous nous aimerons". Aux vers de Louise Labé répondent en écho ceux de Stéphane Mallarmé, faisant se rapprocher du bout des lèvres, deux poètes que 300 ans séparent. 

C'est ce désir qui peut rendre fou, si bien exprimé par Louise Labé, qui inspira à Jean de la Fontaine la fable "L'amour et la folie" récité, sur des images d'André Sorand en 1940 à Maillebois, et se terminant par ces vers "... Le résultat enfin de la supême Cour, fut de condamner la Folie à servir de guide à l'Amour"

À méditer... Et bonne Saint-Valentin ! 

Ces quatre films ont été réalisés par Ciclic dans le cadre de l'opération la Mémoire filmée d'Eure-et-Loir en partenariat avec le Conseil départemental d'Eure-et-Loir. Ils ont été diffusés lors des 5e rencontres cinématographiques du Compa (Conservatoire de l'Agriculture) à Chartres, sur le thème "L'amour à la campagne" du 9 au 13 février 2011. Réalisation : Catherine Robert avec la voix de Sebastien Micmacher. Tous les extraits utilisés dans ces films sont visibles sur le site Mémoire.

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