Archives : à la recherche du son perdu

Tendez bien l’oreille…
A partir des fonds de Centre Images, un atelier de bruitage s’est déroulé au cinéma Apollo à Châteauroux en mars 2009. Extraits.

Créer une bande-son pour un film muet : c’était le thème de cet atelier, organisé dans le cadre des 3es rencontres cinématographiques « Retours vers le futur ». Ainsi, une dizaine de personnes ont pu s’initier à la sonorisation. Les stagiaires ont travaillé sur des films amateurs anciens, issus des fonds de Centre Images. Marie Denizot les a guidés dans cette découverte ; elle est harpiste, compositrice et créatrice d’environnements sonores.

Retour sur cette séance…

Un  premier film montre un agriculteur en train d’aiguiser sa faux puis de faucher ; la scène se passe pendant l'été 1939. Le défi consiste ici à bruiter en intérieur des images tournées en plein champs. Comment reconstituer l'ambiance de cette chaude journée ? Comment fabriquer les sons produits par les outils agricoles ? Les participants disposent pour cela d’objets très divers. Claquements métalliques, frottements, cris d'oiseaux, souffle du vent sont testés, améliorés puis enregistrés.

La deuxième séquence relate une braderie à Châteauroux au milieu des années 50. Cette fois, il s’agit d’aller chercher « la matière » à l’extérieur. Trois groupes vont enregistrer les bruits de la rue et du marché, afin de redonner une atmosphère sonore aux images d’archives.

Autre exercice, un stagiaire a conçu et élaboré la bande sonore d'une mini-fiction amateur qui raconte l'enlèvement d'une femme dans la campagne de l’Indre. Ce travail a été réalisé à partir d'une sonothèque, une banque de sons déjà enregistrés et répertoriés.

Enfin, dernière étape après le bruitage, la synchronisation. Le but est de faire correspondre au plus juste les images originales avec les sons « réinventés ». Marie Denizot a finalisé les bandes sonores créées en atelier pour chacun des films. Le résultat est à découvrir ici.

Le son a longtemps été un casse-tête pour les cinéastes amateurs, car les outils de prise de son étaient chers et difficiles à utiliser. La plupart ont alors pris l’habitude, lors de la projection, de passer un disque ou bien de commenter leurs films en direct. Voilà aussi pourquoi parmi les fonds de Centre Images, la plupart des films sont muets. Cela fait aussi partie du charme des films amateurs…

Voir les films originaux : Braderie à Châteauroux | Activités agricoles | Fiction

Commentaires

Excellente initiative que le bruitage de films muets; il donne plus de vie à ces moments de mémoire. Un exercice certainement très formateur et si cela est possible, à renouveler par d'autres stagiaires.
FR

Le son n'est pas réaliste : une faux a une sonorité bien particulière si elle est frappée (battue) à l'aide d' un marteau ou aiguisée avec une pierre. La sonorité d'une pierre naturelle (schiste) est même différente de celle d'une 'pierre" type NORTON.
Il est encore possible d'enregistrer en extérieur ces sonorités avec les outils réels par une belle journée d'été ... avec les grillons.

Claude41

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