Procession et port en Bretagne

1940 (environ) Réalisé par : Joseph Limousin En ligne le 13 Dec 2023
Sizun (29)

Rue de l'Argoat à Sizun, près de l'enclos paroissial et sous la pluie, passage d'une procession avec oriflammes et transports de statuettes (présence de nombreux parapluies). La procession entrant dans la cour de l'enclos paroissial par l'arc de triomphe. Panoramique sur le bassin d'Audierne où, sur l'un des bateaux, une voile est hissée. Sur le quai, trois personnes près d'une voiture.

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Nous sommes à Sizun (29) par un jour de pluie, ce qui est rare en Bretagne! Les conditions météorologiques sont très importantes car avec les parapluies, il est impossible d'identifier les coiffes des femmes.
L'enclos paroissial de Sizun est un ensemble architectural typiquement breton. Situé au centre du bourg, l'enclos paroissial est un domaine considéré comme sacré par les bretons. L'enclos typique est constitué de quatre éléments indissociables : l'entrée monumentale, le calvaire, l'ossuaire et l'église (parfois entourée du cimetière). L'existence des enclos paroissiaux est liée à une histoire : celle de la prospérité économique de la Bretagne aux XVIème et XVIIème siècles.
La PORTE TRIOMPHALE (l'immanquable pour le cinéaste amateur en balade qui s’abrite dans les porches des maisons ou dans sa voiture pour ne pas mouiller sa caméra) : Le monument qui frappe l'attention de tous les visiteurs de l'enclos paroissial, c'est l'Arc de Triomphe. Il donnait accès au cimetière qui autrefois était situé autour de l'Eglise. On dit que c'est le plus beau du genre en Bretagne, il est certainement le plus important. Très représentatif de l'art de la Renaissance, il a deux façades semblables. Son développement complet est de 14,5 m. et est formé de trois arcades séparées par des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens.
La partie centrale est surmontée d'un calvaire et on pouvait y célébrer la messe en plein air. Un escalier de pierre permettait d'accéder à la galerie supérieur, il a été enlevé lors de l'élargissement de la route adjacente. Sa construction est située autour des années 1588-1590.
L'OSSUAIRE est situé dans la partie ouest du cimetière, façade ouverte sur l'Orient. Cette façade fait la particularité de l'Ossuaire de SIZUN. Elle est divisée en trois registres que viennent couper la porte et le fronton triangulaire orné des armes de la famille de Rohan.
Le registre inférieur comporte des pierres en granit jaune alvéolé ; celui du milieu, une série de fenêtres en plein cintre, séparées par des pilastres à gaines, avec la particularité pour l'un d'entr'eux : la représentation de la femme au rouleau dont c'est le seul habillement ; sur l'avant-dernier est gravée la date de 1585.
Le troisième registre est formé par une longue suite de douze niches, séparées par des pilastres doriques cannelés, dans lesquelles sont placées les statues des douze Apôtres : Pierre (Clefs), André (croix en x), Jacques le Majeur (coquille), Jean (coupe), Jacques le Mineur (bâton), Matthias (bâton pastoral), Philippe (croix), Barthélémy (coutelas), Matthieu (balance), Simon (scie), Jude (glaive), Thomas (équerre). Les Apôtres sont drapés par une phrase du Credo.
La porte d'entrée à l'Ossuaire est formée de deux colonnes cannelées, coiffée de chapiteaux corinthiens écourtés, lesquels portent un entablement et un fronton triangulaire. En haut de ce fronton, au-dessus des armes des Rohan est inscrite la date de 1588 ; s'y trouve également une petite statuette de Saint-Suliau, tenant toujours ses houssines ou petites baguettes. Dans les triangles extérieurs se trouvent deux franciscains : Saint-François d'Assise montrant ses stigmates et un deuxième tenant un ciboire ou calice. Deux inscriptions sont inscrites : Memento Mori -"Souviens-toi qu'il faut mourir", et "Vous nos enfants qui par ici passés, souvenez-vous que nous sommes trépassés".
En tête de la série des Apôtres, au contrefort sud-est se trouve la statue de Saint-Suliau représenté en chasuble antique.
Regardant vers la place, à l'angle formé avec l'Arc de Triomphe se trouve une sirène portant comme des traces d'algues marines.
A l'origine, l'Ossuaire servait à recevoir les restes des morts relevés des tombes, lorsqu'on procédait à une nouvelle inhumation. A cette époque plus récente, on y déposait les morts avant les obsèques pour une dernière veillée funèbre. Actuellement, l'Ossuaire est un lieu d'accueil pour les visiteurs, d'exposition d'un intérieur breton, de divers objets et vêtements d'autrefois. Des statues, venant de lieux différents, y sont aussi exposées.
Le CLOCHER : Ce clocher repose sur quatre piliers et ne comporte pas de fondation. C'est l'un des derniers grands clochers à flèche de l'école bretonne. La tour haute de 24 mètres ne comporte pas de contrefort d'angle mais de simples pilastres qui montent jusqu'à la galerie en encorbellement. Sur la plate-forme, une merveilleuse flèche octogonale haute de 30 mètres : dans les angles, des clochetons qui passent du plan carré au plan octogonal évitant à la flèche centrale de paraître trop grêle. Deux dates sont portées sur la tour : 1728 et 1735.
En faisant le tour de l'église : il faut regarder, tantôt en haut, tantôt à hauteur du visage. En haut, nous trouvons plusieurs représentations d'animaux, certains grimaçant ; à hauteur du visage nous voyons la petite porte qui donne accès à l'Eglise, une très belle porte ornée d'un fronton, avec le visage dit du philosophe ; des oiseaux et des petits personnages fond les vendanges dans une guirlande de vigne.
En haut, il faut regarder le chevet du choeur, avec ses sept pigeons surmontés de lanternons et ornés d'une somptueuse décoration. A hauteur du visage, une frise mystérieuse court au long de ce chevet polygonal. Elle pique la curiosité, mais garde son mystère.
La SACRISTIE : Reliée au choeur par une voûte de pierre, la sacristie complète harmonieusement l'enclos. Son plan est octogonal, sa façade classique est ornée de pilastres et de panneaux qui trahissent l'imitation d'une boiserie. La toiture carénée en ardoises des Monts d'Arré ajoute une note élégante à cet édifice avec des arrondis caractéristiques.
L'église de Sizun contient plusieurs "trésors" du patrimoine dont :
une armoire à bannière avec la bannière de procession (Saint Suliau et le Christ en croix) date du XVIIème siècle, on les voit dans le film en sortie sous la pluie (ce qui ferait pâlir les conservateurs du patrimoine),
un buste-reliquaire de Saint-Suliau : les reliques sont encastrées dans la tête. Il est en argent massif, il a été réalisé dans l'atelier morlaisien de François LAPOUS. Il porte l'inscription "pour servir à Monsieur S. Ciliau - Paroisse de Sizun -Fait en l'An 1625",
une statue de la Vierge à l'enfant, en argent massif, XVIIème siècle que les paroissiens porte probablement lors de la procession.
Il faudrait vérifier si d’autres statues rares de l’église sont portées par les paroissiens sur des brancards: Saint Suliau, Saint Yves, Saint Maudet, la Vierge-Mère, Saint Pierre , Saint Guillaume (?) puisque les statues sont dans l’église.

Procession ou pardon ? Il va falloir vérifier localement car sur Sizun, il y a le pardon de Loc Ildut bien connu qui se déroule le dernier dimanche de juillet à la chappele de Loc-Ildut et non dans le bourg.

Ensuite, nous sommes sur le littoral. Il me faudrait une capture d’image avec de la définition à 1.34 mn pour lire l’immatriculation des bateaux et déterminer le quartier maritime. Un indice, les chaloupes à l’image pêche la sardine car les filets bleu (en coton coloré) sèchent dans la mature. Mais attention, ce n’est pas parce qu’il y a des ports sardiniers en Bretagne que la pêche de la sardine est localisée uniquement sur ces ports. Pour finir, un joli côtre de plaisance hisse la voile devant les yeux ébahis des touristes qui prennent à plein poumon l’air marin.

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