Plus jamais ça... la guerre à Vendôme

Après guerre, Paul-Ursin Dumont réalise en 8 mm un film-témoignage sur l'occupation et la Libération dans sa ville de Vendôme. 

Paul-Ursin Dumont est né en 1907 dans l'Eure. Après des études de médecine à Paris, il s'installe comme médecin ORL à Vendôme dans les années 1930. Vers 1938, il fait l'acquisition d'une première caméra 8 mm, qui lui permet, à l'heure où commence la guerre, de tourner des images qui témoignent des bombardements de 1940, puis quelques années plus tard, de ceux de 1944 et des événements de la Libération. 

A partir de 1945, le cinéaste amateur entreprend de réunir les films de la période au sein d'un véritable film de montage qu'il intitule Plus jamais ça. Non seulement, il fabrique à ce moment-là des intertitres pour constuire son récit, mais réalise aussi de nouvelles prises de vue sur les lieux de l'occupation allemande. Il filme par exemple les bâtiments dans lesquels se sont installées la Feldkommandantur et la Feldgendarmerie à Vendôme, un café où des résistants furent arrêtés, mais aussi les stèles érigées à partir de 1945 par la municipalité. 

Il associe également ses films avec ceux d'un autre cinéaste amateur, M. Lelong, commerçant à Vendôme, qui a tourné longuement les bombardements alliés depuis la route de Paris. 

Le titre du film, la dédicace "à la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour une France Libre", la tonalité des intertitres évoquant les "bottes allemandes" et "leurs ignominieuses perquisitions", opposant "les patriotes" aux "criminels de guerre", permettent d'assister à la construction d'une mémoire collective des événements dès l'immédiat après-guerre. Le Docteur Dumont réalise avant tout un "film-monument" pour les générations futures, pour conserver bien vivant le souvenir d'un moment important pour la communauté. 

Le film Plus jamais ça peut être découvert de deux manières sur le site Mémoire. Vous pouvez consulter la version originale, muette, ou bien une version commentée par l'historien vendômois Jean-Claude Pasquier en novembre 2013. 

En région Centre-Val de Loire, la démarche de Paul-Ursin Dumont n'est pas unique. Dans le sud Touraine, Jean Rousselot réalise de manière autonome L'Histoire de chez nous. A Bourges, le Ciné Berry Amateur réalise un film collectif sur la Libération de la ville. C'est aussi le cas à Malesherbes ou encore à Pithiviers.

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