Émile Lauquin, entre la pâtisserie et le cinéma

« J'ai filmé plusieurs fois la hauteur de la Tour Eiffel en métrage de pellicule ». C'est ainsi que se présente Emile Lauquin, pâtissier d'Orléans, qui tourne en 16 mm de 1931 à 1978.

Réalisateur prolifique, Émile Lauquin est né en 1898 à Tours. D'abord apprenti-pâtissier chez son père à 16 ans, il devient plus tard propriétaire de la Pâtisserie du Palais à Orléans, plus connue sous le nom de « Pâtisserie Lauquin », dans la rue de la République. Avant tout chef d’entreprise, il n'oubliera cependant jamais de mettre «  la main à la pâte ». Il mène tout au long de sa vie cette double activité  : pâtissier et cinéaste. En juin 1946, il fait ainsi partie du jury de sélection pour le 1er C.A.P de pâtissier organisé à Orléans et réalise un film pour en témoigner.

En parallèle, il s’investit dans le Ciné-Club Orléanais, et avec plus de 150 films à son actif, Émile Lauquin est une figure du cinéma de sa ville.

Ses temps libres, il les passe en famille, et sa caméra 16 mm n'est jamais très loin. Son premier film, le séjour à la Baule, témoigne de son grand intérêt pour les sujets familiaux. Tout au long de sa vie, il s'attachera à capter les naissances, les réunions de famille, les fêtes de Noël. Cette saga familiale s'étend quand même sur plus de 47 ans, comme le montrent par exemple la visite de sa fille à la Foire du Mail en 1931 ou la Chandeleur en 1977.

Il pratique également le plongeon, tout d'abord dans le canal d'Orléans, avant de gagner un prix au concours régional de «  Plongeon de haut vol  » à Tours. Ce sport atypique lui vaudra de faire quelques films à la piscine d'Orléans, dont un dans lequel on le voit plonger.

Mais cela ne s'arrête pas là  : véritable chroniqueur, il capte à travers l'oeilleton de sa caméra les grands moments de la vie locale  : un lendit en 1936 en présence de Jean Zay, la destruction d'Orléans après les bombardements de 1944, la venue du Général de Gaulle en 1944 , la Libération de Meung-sur-Loire (où la famille possédait une résidence secondaire) ou les Fêtes Johanniques, dont l’édition de 1939 est filmée en couleur !

Réalisateur intrépide, il n'hésitait pas à jouer des coudes pour être au premier rang, même pendant la venue des plus grands. Pendant la guerre, et malgré les rationnements en pellicule, il continue de tourner, par exemple, l’évolution des déblaiements au centre de la ville en 1940

Rescapé de la Première Guerre mondiale, il a toujours porté un grand respect aux anciens combattants et a filmé de nombreuses commémorations ainsi qu’une réunion d’anciens soldats. Il dépasse également son activité de cinéaste amateur en répondant à une commande pour la télévision afin de faire un sujet sur les Floralies d'Orléans en 1967. Il utilise alors tout son savoir-faire cinématographique, en utilisant notamment de nombreux titrages, qui, par économie de moyens, ne sont rien d'autre que des extraits de journaux.

Les nombreux films du fonds Emile Lauquin seront mis en ligne en octobre et novembre 2014. Partez à leur découverte ! 

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