Fontevraud ou les tracteurs en colère

[film accompagné de musique et de commentaire]

Ce film a été réalisé par un collectif de lutte contre l'extension du camp militaire de Fontevraud. Il raconte les causes et le déroulé de cette lutte qui a débuté vers 1970, à peu près en même temps que la même lutte au Larzac.

Ce film a été utilisé pour animer des réunions publiques de soutien au mouvement. Notamment par l'association "Vie Nouvelle".

Par un montage d'images du camp militaire, d'images agricoles, de photographies des manifestations et articles de presse, et de voix off avec interviews des paysans et commentaires, le film retrace les débuts de l'histoire des expropriations (déjà commencées en 1956) puis l'histoire de la lutte, de 1970 à 1975. Le commentaire principal semble être un discours militant lu pendant la réunion publique du 6 septembre 1975 (le ton est fort et lyrique + applaudissements à la fin).

INTRODUCTION

Présentation de la région : forêts, domaines naturels, puis villages concernés : Fontevraud, Roiffé, Saix, Brézé, Saint-Cyr-en-Bourg, Champigny, Turquant, Epieds, Saint-Germain-sur-Vienne.

TITRE ILLUSTRE : "Fontevraud ou les tracteurs en colère".

PREMIÈRE PARTIE

Images des nombreux panneaux militaires entourant les zones de manoeuvres et de tirs de l'armée, datant de la première guerre mondiale, et la voix off explique les dégats et destructions causé sur la nature et la vie des riverains, puis les premières expropriations qui se succèdent dès 1923 puis en 1954 et 1956 (vue animée d'une carte avec l'extension des zones militaires). Puis nombreux travellings sur les routes entourant les camps militaires avec des explications :

- sur les conséquences précises subies par les paysans et les riverains (interdiction de travailler certains jours par semaine, dangers pour les populations proches)

- sur le nouveau projet : construction d'une caserne en 1962

- sur le projet d'extension annoncé en décembre 1970

- sur le début de la lutte des paysans qui se regroupent et proposent depuis 4 ans un plan d'aménagement rural

- le 31 juillet 1975, les propriétaires reçoivent notification de l'arrêt de cessibilité.

DEUXIÈME PARTIE

Vues des chars et véhicules militaires dans les rues d'un village. Puis les rues du village avec la vie quotidienne, les passants, les écoliers... et en off, une chanson sur un air de comptine, qui dit "Nous n'irons plus aux bois, l'armée veut les voler, mais forts de leur bon droit, les gens vont résister".

Puis images de la forêt dévastée, avec en voix off le témoignage d'un habitant sur la destruction de la forêt (incendies, arrêt de l'alimentation des lacs en eau à cause des modifications des sols argileux et des mousses, destructions des sols par le passage des chars, inondations). Vue sur des fermes abandonnées. En voix off le témoignage d'un habitant sur les nuisances subies par la population proche et par les agriculteurs : bruit, poussière, anxiété des troupeaux à cause du survol des hélicoptères, destruction des routes et des clôtures.

Images des militaires dans la ville, des jeeps et chars qui passent dans les rues, et en voix off le témoignage d'un paysan sur les nuisances de leur présence et leur intrusion dans les cours de ferme, la dégradation des clôtures...

Puis on suit en voiture un véhicule militaire blindé. Il traverse la ville de Saumur et passe route de Saumur, devant la chapelle Notre-Dame-des-Ardilliers, face à la Loire.

TROISIÈME PARTIE

Des épis de blé. Un tracteur dans un champ, qui retourne le foin. Une moissoneuse-batteuse (marque Claas). En arrière-plan, le clocher de l'église Saint-Vincent à Brézé. En off, témoignage d'un habitant sur les détours que sont obligés de faire les ouvriers pour se rendre à leur travail (à cause des champs de tir).

Panoramique sur la vallée : les champs, une ferme, un train de marchandises.

Gros plan sur une tronçonneuse électrique qui coupe de la pierre et en voix off, le même témoin raconte ce travail d'extraction de la pierre et son acheminement à la scierie.

Vue sur la façade de la champignonnière Blanchaud et les cultures de champignons dans les caves, et en voix off une critique de la polution qui émane de cette entreprise ainsi que les conditions de travail difficiles, puis la lecture de deux textes de militants de l'entreprise. Et vues sur les champs et la mise en botte de la paille et la transformation en fumier (utile à l'usine de champignons), puis en off, les nuisances dues à la centrale nucléaire de Chinon-Avoine. Vues sur les agriculteurs au champ.

Séquence dans la coopérative viticole et en voix off, des témoignages sur la culture du vin puis plus généralement sur l'agriculture. Puis discussion à plusieurs personnes sur l'utilité de la l'Ecole de Cavalerie de Saumur, sur des images de travail aux champs ou d'animaux (troupeau de moutons, cochons).

Vue sur un tracteur transportant du foin, en ville. Puis un autre avec une charette sur une route de campagne.

QUATRIÈME PARTIE

Séquence avec succession de photos et d'articles de presse avec différentes voix off qui racontent le déroulé de la lutte, notamment un discours qui commence par "Camarades ! Amis !". Vue sur la carte de Fontevraud et alentours, puis images de défilé militaire, de manifestations et d'articles de presse concernant les manifestations du comité de soutien Fontevraud-Larzac. Les rassemblements évoqués : manifestation du 23 juin 1973 à Saumur, le 14 juillet à Fontevraud (où les tracteurs se sont mêlés aux véhicules militaires pour les bloquer et les ralentir), le 25 août 1973 au Larzac, le 11 novembre 1973, à Roiffé. Puis le 15 août 1974, la fête de la forêt à Turquant.

CINQUIÈME PARTIE

Images filmées des 6 et 7 septembre 1975 : affiches qui appellent les paysans et les ouvriers à la lutte, et vues sur la manifestation à Fontevraud, avec réunion publique en plein air, banderoles, débat. Images de défilés militaires.

Le film se termine avec des images des banderoles, de défilés militaires, de travail dans les champs, avec la fin du discours (rappel : le discours est prononcé par un militant lors de la manifestation du 6 septembre 1975) qui finit ainsi : "Non à l'extension des camps militaires, non à la destruction de l'environnement, Fontevraud veut vivre et vivra!". Applaudissements. Puis un air au piano, "l'Internationale". Titre : "A Suivre".