Une folle journée de Carnaval à Ouzouer-sur-Trézée

Pour terminer en beauté la période de carnaval qui s'achève, Ciclic vous propose un film de plus de 6 minutes sur une journée de carnaval délirante et folle à Ouzouer-sur-Trézée dans le Loiret vers 1950.

Nous n'en connaissons pas l'auteur, mais il semble être de connivence avec les protagonistes qu'il suit tout au long du défilé, lors des animations et pour finir de nuit avec une ronde d'ombres autour d'un grand feu de joie.  

Le carnaval est une tradition archaïque liée aux cycles saisonniers et agricoles. Le rude hiver s'en va, le printemps pointe son nez mais dans cette boucle incessante de la vie, l'homme s'accorde un temps suspendu durant lequel tout est permis. Revêtu de déguisements ou de masques, chacun sort de son rôle attitré et ose enfin faire ce qui lui est interdit. Le maître devient le serviteur, le serviteur le prince, l'homme la femme, la vieille l'enfant, tandis que les morts eux-mêmes se joignent à la ronde. Plus de règles, plus de tabous, plus de contraintes, les bonnes manières et bonnes mœurs s'envolent, pour faire place aux rires, aux danses endiablées, aux crachats et aux embrassades échevelées. Cette exultation collective permet à chacun de balayer par le froid de l'hiver passé, les mauvaises cultures, les chagrins, les déceptions et de régler une bonne fois pour toute ses comptes avec ces démons faits de nos petites misères de l'année écoulée. 

Cette journée de liberté se termine en apothéose autour d'un grand brasier au cœur duquel trône Monsieur Carnaval ébouriffé et grimaçant symbolisant à lui seul les frustrations et désillusions de tout un village. Les plus hardis enjamberont le feu comme pour conjurer le sort et faire un pied de nez aux flammes de l'enfer.

Ce film réalisé dans les années 1950 est caractéristique de cette ambiance délirante, comme nous montre la succession de plans captés par notre cinéaste inconnu. Les adultes portent de grosses lunettes moustaches et chapeaux haut de forme, grimant la bonne société en se pavanant dans une traction dernier cri. Un char particulièrement bien réalisé s'intitule : Télévision carnaval avec un journaliste axionnant la manivelle de sa caméra, filmeur filmé, sachant qu'à l'époque peu de foyers possédaient la télévision. Une statue officielle en l'honneur de Pompafeu est dévoilée sur les marches de la mairie, des personnes déambulent habillées en conduit de cheminée suivies par une locomotive indiquant: "Service Bérie-Gare, règlement il est interdit de monter les belles Doches". Sur un petit ring deux boxeurs le visage camouflé par une cagoule s'agitent dans un combat exutoire.

La foule semble ivre de rire et de joie défilant dans les rues d'Ouzouer-sur-Trézée pour finir tout en bas de la Grande Rue sur la place autour du bûcher, filmé de nuit avec les ombres des carnavaliers dansant en contre nuit du feu. Embarquez pour des moments de diableries et si en chemin vous reconnaissez l'illustre cinéaste qui a réalisé ce film formidablement carnavalesque, envoyez-nous un message ! 

                                                

 

                                                                    

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