Football féminin en région Centre-Val de Loire.

Le 24 janvier est la Journée Internationale du Sport Féminin. À cette occasion, Mémoire vous invite sur différents stades de football pour suivre des rencontres entre joueuses de la région Centre-Val de Loire.

Aux origines le football n'est ni masculin ni féminin, il est le football. Évidemment, dans l'Angleterre bourgeoise de la fin du XIXème siècle où il est crée, il n'est pas mixte. Mais jusqu'au début des années 1920, les femmes y tiennent leur place et en font même un outil d'émancipation, pratiquer le football pour les anglaises est un acte politique qui se mêle à des batailles sociétales comme celle des Suffragettes.

British Ladies Football Club

En France aussi il se développe, avec un premier match le 30 septembre 1917 entre deux équipes du Fémina Sport (club omnisport féminin fondé en 1912 à Paris) et la création d'un premier championnat parisien après la Première Guerre Mondiale qui s'ouvrira au clubs de province à partir de la saison 1920-1921.

Le temps de l'interdiction

En 1921, la Football Association anglaise interdit à ses membres d'accueillir des femmes sur leur terrain, entraînant la fondation immédiate d'une ligue féminine. De la même manière en France naît une Fédération des sociétés féminines sportives mais les tenants de l'interdiction se renforcent, en 1925, dans le journal L'Auto, Henri Desgrange écrit :

Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public : oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable !

Après l'arrêt du championnat de France du football féminin en 1933, le coup de grâce arrive en 1941 quand le régime de Vichy juge le football "nocif pour les femmes". À coup de références au discours médical pour justifier l'inadaptation des femmes au football (au Brésil en 1941 il est jugé "incompatibles avec leur nature"), la pratique féminine devient anecdotique et il faut attendre les années 1960 pour voir son renouveau.

La renaissance du football féminin

L'engouement naissant après une victoire de l'équipe féminine anglaise en 1966 amène l'association britannique de football à stopper son bannissement des femmes en 1971. Partout dans le monde cette résurrection est en marche.
En Europe, des compétitions sont mises en place suivant les mêmes principes que les masculines. Aux États-Unis, l'évolution positive est rendue possible par le biais du sport scolaire ou universitaire. Enfin, en 1975, l'Asian Ladie's Football Confederation organise sa première Coupe d'Asie et Pacifique des Nations.

Dans les années 1980 et 1990, de nombreuses fédérations mettent en place des compétitions nationales et intègrent des équipes féminines à leurs sélections nationales. À la fin du XXème siècle, les coupes du monde et championnats d'Europe sont alors dominés par la Norvège et l'Allemagne. La montée en puissance de pays tels que la France, la Suède, le Brésil ou la Chine rééquilibre les épreuves, mais l'Allemagne, au début du XXIème siècle reste la grande puissance du football féminin.

Gardienne de football dégageant lors d'un match à Mézières-en-Drouais (28)

Selon les estimations de l'UNESCO, en 2019, 33 milions de femmes pratiquent le football dans le monde, dont 125 000 en France. Mais, si la coupe du monde organisée cette année là sur le territoire national suscite beaucoup d'intérêt de la part du public, le football au féminin n'attire que très peu l'attention des médias.
Constatant cette sous-médiatisation, qui ne concerne pas que le football, le Conseil supérieur de l'audiovisuel et le Comité national olympique et sportif français lancent , en 2014, la journée internationale du sport féminin pour que celui-ci puisse enfin gagner en visibilité.

Mémoire donne donc le coup d'envoi pour que vous découvriez la pratique féminine du football en région Centre-Val de Loire des années 1970 aux années 1990.