Jean-Michel Jamin, 1000e déposant de Ciclic

Après 10 années de collecte de films à travers toute la région Centre-Val de Loire, Ciclic est heureux de fêter son 1000e déposant : Monsieur Jean-Michel Jamin.

C'est Roselyne Jamin qui a choisi de confier à Ciclic les films de son mari Jean-Michel, décédé en 2014. Orléanais pure souche, né en 1939, Jean-Michel Jamin obtient un CAP de métreur et commis d’architecte à l’école des Beaux-Arts d’Orléans pour intégrer tout de suite l'entreprise de miroiterie de son père "Jamin Jamet", installée rue des Fauchets. Comme il est de coutume à l’époque, il va petit à petit monter tous les échelons et s’initiera aux différents postes de fabrication pour enfin prendre la suite de son père à la direction de l’entreprise.

Son père, Max Jamin, également cinéaste à ses heures, l'emmène très jeune participer aux réunions du PCCO (Photo, Ciné-Club Orléanais) où se rend également Jean-François Lambert, une grande figure du cinéma amateur du Loiret. C'est lors d'une soirée de projection qu'il a l'idée, à peine âgé de 17 ans, de réaliser un petit documentaire animalier sur son chat "Moustache". Tourné en 8mm dans la maison familiale boulevard Rocheplatte à Orléans, Jean-Michel Jamin rythme son montage en suivant les différentes acrobaties de son chat.

Plus tard à 19 ans, il réalise un reportage sur l'entreprise de fabrication de cierges "Cornu", place de la Croix Morin à Orléans. Ses parents sont amis avec le directeur, ce qui lui permet de se promener librement dans l'usine et de s'approcher au plus près des artisans. Le film "Lueurs profanes et sacrées" tourné en 8mm avec sa première caméra, est un véritable documentaire assez étonnant. Le soin apporté au découpage, à la préparation, à l’éclairage et au montage, démontre des qualités indiscutables pour un cinéaste en herbe.

Sa femme Roselyne a également déposé sa caméra, son projecteur et la visionneuse avec laquelle il procédait au montage des films.

Caméra 8 mm Bolex Paillard              Projecteur 8mm Noris
Modèle B8 de 1953                               Modèle TS automatic de 1960

                                           

Très curieux, un crayon et un calepin toujours en poche, sans cesse à l'affût de toutes les nouveautés techniques, Jean-Michel Jamin rédige des scénarios et des découpages précis pour chacun de ses films. Les cahiers de préparation de tournage, parfois sous la forme de feuillets dactylographiés, sont des documents rarement conservés par les cinéastes amateurs. Ils permettent pourtant de mieux percevoir le soin et l'intérêt qu'il portait à leurs créations. Comme le dit si joliment son épouse " Il avait l'intelligence des mains, c'est à dire qu'il pouvait prendre un matériau, bois fer, terre et en faire quelque chose de beau ...il aimait créer ".


Découpage scénique de "Moustache"

De 1959 à 1961, Jean-Michel effectue son service militaire sur une base américaine de l'Otan à Ramstein en Allemagne. Il épousera Roselyne Charlanes en 1962, l'évènement a lieu dans la cathédrale d'Orléans et sera immortalisé par Jean-François Lambert, avec qui il s'est lié d'amitié. Quelques mois plus tard, la naissance de son premier fils lui inspirera le film "À mon enfant", ode à la beauté de la vie et message d'amour et d'espérance. 

Un dernier aspect à souligner de la personnalité de Jean-Michel Jamin est son rôle de diacre qu'il exerça avec ferveur jusqu'à la fin de sa vie dans son diocèse d'Orléans. 

Le fonds Jean-Michel Jamin symbolise ainsi le travail accompli ces dix dernières années par les nombreux collaborateurs qui se sont succédés au pôle patrimoine avec toujours cette même passion : révéler au public ces cinéastes inconnus et ce cinéma inédit de la région Centre-Val de Loire. Retrouvez dès à présent tous les films de Jean-Michel Jamin mis en ligne sur le site.

Ajouter un commentaire