Boom scolaire au Blanc

Au Blanc en 1956, le réalisateur Marcel Naubron, caméra 8mm à la main, filme une conséquence du baby-boom qui a suivi la Seconde Guerre Mondiale : la nécessité de construire de nombreux établissements scolaires.

À la sortie du second conflit mondial, les pays concernés ont des infrastructures en ruine et des économies dévastées ou orientées vers des productions à des fins militaires. Dans les années 1950 en France, la reconstruction du pays est encore en cours, elle vise notamment à résoudre une grave crise du logement par l'édification de grands ensembles.

Dès le milieu de cette décennie, ces grands travaux deviennent nécessaires face à l'augmentation importante du taux de natalité et à l'exode rural. Si ces nombreux chantiers concernent essentiellement le logement, ils sont aussi indispensables pour rétablir les infrastructures et notamment, face au baby-boom, celles de l'éducation nationale.

Durant ces années, l'explosion des effectifs et les besoins de reconstructions entraînent une architecture scolaire marquée par l'industrialisation. En dix ans, 74 000 classes élémentaires et maternelles sont construites en France, quand une école a généralement, à cette époque, entre 15 et 22 classes.

Dans l'Indre, le président de la chambre des entrepreneurs, Marcel Naubron, qui a repris l'entreprise familiale de maçonnerie à Châteauroux, se spécialise dans la construction de ces bâtiments scolaires normalisés. Également cinéaste amateur, il filme certains de ses chantiers que vous pouvez découvrir dans ce document : Constructions d'écoles.

Un moment fort de la Reconstruction

En ce jour de 1956, l'entrepreneur castelroussin vient au Blanc pour filmer un évènement marquant pour le territoire. Après des mois de chantier, deux de ses réalisations vont être inaugurées en grande pompes : le lycée Pasteur et l'école élémentaire Jules Ferry. Et, comme le mouvement d'édifications scolaires est lancé, la première pierre de la future école maternelle George Sand est posée durant la même journée.

Pour cet évènement dans la petite ville d'environ 6400 habitants, les élus locaux sont évidemment présents : le maire depuis 1944, Ferdinand Séville, des conseillers municipaux (monsieur Favard, Louis Moulene et André Gasnier, qui succèdera à monsieur Séville en 1959 pour rester maire jusqu'en 1971) et le député, maire de Mézières-en-Brenne, Roger Morève.

Mais, soulignant le caractère important de cette inauguration et de ce lancement de chantier, l'État est lui aussi très bien représenté avec la présence de Raymond Deugnier, préfet de l'Indre de 1953 à 1956, et des trois sous-préfets du département (Georges Badault au Blanc, Jean Coursaget à La Châtre et Jacques Algis à Issoudun). Mais surtout, symbole fort de l'implication du gouvernement dans cette politique de construction, le ministre de l'Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, René Billères (à ce poste depuis le 1er février 1956) fait le déplacement dans la petite cité berrichonne.

Mémoire vous propose de rejoindre tous ces officiels pour revivre cet instant symbolique de l'après-guerre en France et de la reconstruction du pays.