Plein Cadre Sur Madeleine Chaploteau, enfant de Châteauroux

Madeleine Chaploteau est la première femme cinéaste à intégrer les collections de Ciclic Centre-Val de Loire en décembre 2006. Sa filmographie est teintée de sa bonhomie et de son goût pour la découverte, les voyages, la famille et les amis. Retour en images sur son journal filmé des années 50.

 

Fille d'Edouard et Lucile Chaploteau (née Perreau), Madeleine est née dans les années 1930 à Châteauroux. Baignée depuis sa plus tendre enfance dans les odeurs enivrantes des gâteaux et autres pâtisseries au 47 rue Victor Hugo, elle fera de sa vie un film sur pellicule.

Caméra au poing, elle réalise de courts documentaires, toujours en 9,5 mm noir et blanc et couleurs. Sa vie est son plus beau film. Elle tourne ce qu'elle voit, ce qu'elle admire et ce qu'elle aime. La pâtisserie de son père sera l'objet de ses premières bobines. Reporter du quotidien, elle y filme l'un des mets les plus convoités : la bûche de Noël. Comment est-elle fabriquée ? Quels sont les procédés à suivre ? Madeleine nous livre l'ensemble des secrets et sublime de son objectif ses parents à l'ouvrage.On y voit la patience, la précision des gestes et l'amour du métier. La caméra ne loupe rien. À l'image de la fabrication des bûches, le cadre est précis, sans fausses notes. Mais le quotidien en région Centre-Val de Loire ne se résume pas à la pâtisserie. Madeleine posera son regard sur d'autres évènements comme la braderie, les visites de châteaux ou bien encore les évènements sportifs locaux, ici la côte d'Ars. Toujours par souci de réalisme, elle pose sa caméra, prend le temps et réalise des plans larges, ce qui la détâche des autres cinéastes amateurs. Elle garde tout de même certains guimicks du film de famille, la passion pour les repas et le quotidien comme avec ses différents films sur la chasse.

Madeleine partagera sa vie avec ses parents au-dessus de la pâtisserie puis dans une maison située rue Chanzy toujours à Châteauroux. Se sentant l'âme aventurière, elle laissera la gestion de l'établissement familial à son frère Raymond Chaploteau. 

Jeune cinéaste amatrice, elle perfectionne ses techniques de cinéma en entrant au Caméra Club de l'Indre en compagnie de Jacques Griffon et Hector Gablin. Une fois les différentes prises de vues, le montage et le titrage maîtrisés, elle n'aura de cesse de mettre en action ses capacités au sein des productions du CCI. Nous pouvons ici citer le film  Au pays berrichon : la Brenne, Partie de Chasse ou bien encore Portrait d'une vielle femme. Ce dernier témoigne de l'avancée de son apprentissage. Plan fixe, plan large, gros plan, tout est utilisé pour sublimer cette vieille dame. 

Madeleine Chaploteau ne "fait pas mentir le film". Elle pratique ce que l'on appelle le tourné-monté, c'est-à-dire qu'elle n'utilise que très peu le procédé de montage. Elle met bout à bout les séquences filmées, comme si elle ne voulait pas contredire la vérité du moment vécu.

Elle complètera son journal filmé lors des voyages en famille ou bien entre amis. À Fréjus, en Normandie, en Suisse ou en Italie, tout est prétexte pour sortir la caméra et témoigner toujours un peu plus de son amour pour ses proches. C'est aussi l'occasion parfois de filmer des images inédites comme lors d'une promenade à Crozant où elle est témoin de la vidange du lac en 1954.

Madeleine Chaploteau réalisera l'ensemble de ses films dans les années 50. Aujourd'hui Ciclic Centre-Val de Loire conserve dans ses collections l'ensemble de ses créations déposées en 2006 par Jacques Griffon et Nicolle Perreau

Madeleine Chaploteau entre dans la collection "Plein Cadre Sur", série de portraits de cinéastes amateurs créée par Ciclic Centre-Val de Loire en juin 2020, diffusée sur Mémoire et sur Facebook-Ciclic-Mémoire .

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