V.A.M. pourrait bien être l'acronyme d'une nouvelle marque de voiture à la mode mais nous serions bien éloignés de la réalité. Vidéo Archives Municipales n'est autre qu'une exception de la ville de Saint-Aignan, qui grâce à une équipe dévouée a tenu un journal filmé pendant 10 ans... Saint-Aignanais, Saint-Aignanaises, amis du standard analogique, nous partons pour un voyage qui sent bon les nineties.
C'est Pierre Jephos, conseiller municipal, membre (et même un temps président) de l’association du cinéma Le Petit Casino, qui propose une idée un peu avant-gardiste : constituer des « archives municipales vivantes ». Nous sommes alors en 1990, le projet est lancé et la ville Saint-Aignan démarre sur les chapeaux de roue. Elle s'équipe d'un magnétoscope de montage Sony en HI-8 et quelques centaines de bandes sont achetées, l'aventure commence.
En 1991, Pierre Jephos est épaulé par la commission de l'information composée entre autre de Martine Pellerin, Frédéric Patin et Maurice Métivier.
Dans le lot, certains ont déjà des habillités pour l'audiovisuel, en effet Maurice Métivier est un ancien cadreur de l’ORTF venu prendre sa retraite à Saint-Aignan-sur-Cher ! M. Métivier prodigue surtout des conseils de montage ou de prises de vue (profondeur de champ, lumière). Ensemble, ils filment les premières images en octobre 1990 autour du jumelage de la commune avec Tettnang en Allemagne. Pierre Jephos et l'équipe poursuivent ensuite ce travail et réalisent chaque année une série de films sur les événements qui ont animé la commune : les manifestations sportives et culturelles, les chantiers de construction ou de démolition, les cérémonies, les inaugurations etc... Ces actualités sont parfois émaillées de portraits, comme celui des rentrayeurs de Saint-Aignan (restaurateurs de tapisseries), de micro-trottoir, de sujets historiques sur la ville de Saint-Aignan ainsi que de petits documentaires.
Au final, c'est une véritable plongée dans les années 90 grâce à une grande typologie de films qui sont réalisés sous forme d'un journal filmé. Nous revenons ici aux fondamentaux du cinéaste amateur, c'est à dire l'intérêt des petits et grands évènements qui jalonnent le quotidien d'une ville et ses habitants.
Chaque sujet fait l'objet d'une préparation minutieuse et d'une utilisation des techniques et codes de l'époque : bandeau, titre, musique d'illustration, voix-off. Cette dernière est écrite par Pierre Jephos, mais énoncée par des bénévoles de la commune, notamment par Catherine Mangin et Frédéric Patin. L'utilisation de la caméra est au service des sujets, les plans sont plutôt fixes pour bien transmettre l'information, ici pas de fantaisie un vrai travail de journaliste ! Cela n'empêche pas de trouver des plans plus audacieux comme une caméra embarquée dans un hélicoptère ou bien des scènes plus cocasses où les rires ne peuvent être contenus.
Un montage annuel produit par l’équipe municipale est présenté, au cinéma Le Petit Casino, une fois par an aux habitants de Saint-Aignan. Le public était au rendez-vous et, certaines années, jusqu’à 300 personnes sont venues assister aux projections.
Après 10 ans de service, cette expérience s'arrête en 1999. Mais c'est sans compter la volonté de Pierre Jephos qui, en 2009, relance le projet en formant une nouvelle équipe avec Gilles Fouassier prêt à s’investir dans la poursuite de cette mémoire municipale « vivante ». Vidéo Archives Municipales est réactivée, cette fois-ci en HD-DV mais c'est une autre histoire ...
Ciclic Centre-Val de Loire a fait l'acquisition de ce fonds en 2010 grâce à la Mairie de Saint-Aignan. En voici un florilège classé par ordre chronologique. Vous y retrouverez par exemple : le salon de l'artisanat, une compétition de Hanball, l'élection de Miss U.C.A.I, le conseil municipal, la vie au Zoo de Beauval, la vie sociale, culturelle et urbanistique de la ville sans oublier quelques pépites où vous pourrez y voir Edouard Balladur et le jeune Eric Carnat avant son accession à la mairie en 2017. Bon voyage !
HI-8, qu'est-ce que c'est ? C'est une évolution du support video 8 qui est devenu un standard Sony. Sa définition 560 x 480. Jouissant d'une avance technologique sur le VHS-C classique, il est le plus petit format de l'époque. La presse dit qu'il "conjugue les avantages du petit format à la qualité du son et de l'image. Grâce à la haute qualité de sa bande métallique, il donne des résultats au moins aussi bons que ceux du VHS Standard. Cela va de pair avec les caméscopes !" 
