Un des sujets de prédilection de nos cinéastes amateurs reste et sera toujours la famille, avec ses temps forts récurrents, naissance, baptême, anniversaires et dont le personnage principal est souvent l'enfant lui-même. Deux de nos emblématiques réalisateurs Jean-François Lambert d'Orléans et René Deroche de Loches ne dérogent pas à la règle et ont même titré de manière identique un de leurs films : Une journée bien remplie !
Jean-François Lambert cinéaste primé de nombreuses fois lors de festivals de films amateurs, se penche avec sa caméra 8mm, en avril 1958 au-dessus du lit de son fils unique Jean-Pascal, alors âgé d'un an à peine. Le réveil indique 7h et maman se lève pour sortir du lit bébé tout sourire et lui donner son biberon, préalablement ébouillanté à des fins de stérilisation.
René Deroche, cinéaste incontournable de Loches en Indre-et-Loire, réveille du mauvais pied son petit-fils Jean-François. Autre concordance, les deux réalisateurs ont choisi le même mois d'avril pour tourner ces scènes mais en avril 1972 pour monsieur Deroche et avec sa caméra 16mm couleur. Le biberon est pris tout seul comme un grand couché dans le lit, puis la grande soeur se charge de changer la couche et nettoyer les fesses du petit Jean-François dont les pleurs semblent constants. Et c'est à ce moment du film que l'on réalise avec un peu d'effroi que les couches des années 1970 s'attachaient au niveau du petit ventre potelé des bébés, avec une grosse épingle à nourrice .... Par la suite remplacée par des scratchs autocollants !
Quant à Jean-Pascal il nous apparaît soudain les fesses sur un pot en forme de canard, sa maman semblant pressée que son fils atteigne l'autonomie. Nous ne saurons jamais si cette méthode a porté ses fruits mais les spécialistes confirment que la période propice à l'apprentissage de la propreté se situe entre deux et trois ans, les muscles de l'enfant étant suffisamment développés. Nous passons ensuite au bain, pour l'un et directement à la première coupe de cheveux pour Jean-François. Au vu des images ce dernier semble vivre beaucoup plus dangereusement, notamment lors de cette séance de coiffure entouré de ses frères et soeurs où il évite de peu la pointe des ciseaux virevoltant autour de son crâne.
On retrouve chez René Deroche une touche humoristique propre à tous ses films, avec le dernier plan du petit garçon se coiffant lui-même à l'aide d'un peigne. Quant à Jean-François Lambert ce sont l'aspect documentaire et la qualité du montage qui l'emportent.
Toujours est-il que ces deux hommes par leur film "Une journée bien remplie" qui peut faire référence à la fois à l'enfant et à sa mère, mettent en valeur l'importance des soins prodigués chaque jour aux nouveaux nés.
Mais une question reste en suspens " Ces pères cinéastes s'impliquaient-ils autant dans l'éducation de leur progéniture que dans leur passion du cinéma amateur ? "
