Les Lumières de la ville

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Les fêtes de fin d'année approchent à grands pas mais depuis un mois les villes se sont déjà parées de mille lumières. Peu nombreux sont les cinéastes amateurs qui se sont confrontés à cette gageure : filmer les illuminations de Noël ! 

En 1946, à la toute fin de "Fête et attractions dans la République Libre d'Auron", Guy Magdelein a filmé en noir et blanc les illuminations de la rue d'Auron à Bourges. Il semble pourtant que cette tradition d'installer dans les rues des guirlandes lumineuses lors des fêtes de fin d'année, ne se développe qu'à partir des années 1960.

En 1969, Emile Lauquin pâtissier à Orléans promène sa caméra rue des Carmes et nous montre, non seulement les décorations mises en place par les employés municipaux, mais également les petites scénettes jouées par des automates et installées dans les vitrines des magasins par les commerçants eux-mêmes. Cette idée permettait ainsi d'attirer les acheteurs tout en faisant rêver les enfants. La promenade en famille sur les grands boulevards des villes pour s’émerveiller devant l'inventivité des constructeurs de décors animés, devient dès lors une tradition incontournable. En 1970, dans son très beau film "Automates des vitrines de Noël" Emile Lauquin leur rend hommage en les filmant au plus près sans que jamais son reflet n'apparaisse dans la vitrine. Le pâtissier semble fasciné par ces personnages qui par saccades, effectuent les mêmes gestes que les humains ou ces animaux qui accomplissent des prouesses physiques. Il y a consacré, avant-guerre un autre magnifique film de près de 12 minutes en noir et blanc Vitrines de Noël.  Nous sommes cette fois devant et à l’intérieur des fameuses Galeries Lafayette rue Chaussée d'Antin à Paris. En effet, à cette époque seuls les grands magasins de la capitale pouvaient consacrer un budget suffisamment conséquent pour de telles attractions. Peut-être notre cinéaste amateur y trouvait-il son inspiration pour décorer son propre magasin d'Orléans. De nos jours, il existe à Tôtes en Seine-Maritime, une des dernières entreprises fabricantes d'automates animaliers. 

En 1980, Jean-Pierre Granger filme quelques images de nuits des lumières de Châteauroux dans son film  En Berry Les décorations sont de simples étoiles et petits sapins suspendus au-dessus des rues. La même année Jean Pournin, électricien en automobile à Châteauroux, lors de vacances à Nice réalise un très beau film de plus de 5 minutes Illuminations de Noël à Nice , sur l’embellissant de la ville durant la période de Noël. Le thème des décorations est axé sur la mer avec sirènes, poissons et autres crustacés. Il suit la déambulation des chars animés qui traversent la ville. Au vu de ces deux extraits, le budget que chaque commune peut attribuer aux décorations de fin d'année apparaît clairement inégal.

En 1976 dans le film Les illuminations de Noël à Vierzon c'est au tour d'André Chamrobert, opticien à Vierzon, de s’essayer à cet exercice en se consacrant également aux vitrines des commerçants de sa ville. La première partie du film est muette puis devient sonore au moment où apparait son magasin d'optique KRYS, puis quand il déambule dans les rayons du Monoprix où les personnes s'affairent pour trouver le bon cadeau. On entend un passant ou le réalisateur lui-même prononcer cette phrase : "Les caméras parlantes c'est sensationnel ". Dans son autre film  Ce.Vi.Co de Vierzon  (Centre Ville Commercial) André Chamrobert se fond, en pleine journée, dans une grande braderie rue de la République à Vierzon pour finir de nuit en musique classique, dans la même rue illuminée pour Noël. Cette fois, très peu d'automates mais de simples petits accessoires installés dans les vitrines. 

Dans les années 1978/80 un couple de cinéastes amateurs Annie et Jean Duval, présente dans Les Actualités Chartraines 1979/80, différents moments marquants de la ville de Chartres sur toute une année. À 13:39 min ce film sonore et commenté nous promène dans les rues de Chartres où les vitrines s'animent. Extrait :"De nombreux automates s'activent, illustrant entre autres des scènes de l'antiquité comme dans ce magasin qui maintient la tradition depuis 15 ans ". Et dans ce deuxième filme Les Actualités Chartraines 1978/79, c'est à 19:50 min que les lumières de la ville clignotent au rythme de la musique électronique de Jean-Michel Jarre.

                                                                                                                                                                                     

Chartres comme Orléans rivalisent d'inventivité pour éblouir petits et grands. Ciclic Centre-Val de Loire vous propose de plonger quelques décennies en arrière dans l'univers un peu kitsch, des illuminations de Noël et comme nous dirait Guy Magdelein :                                                                              

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