C'est après guerre, pour les enfants qui ne bénéficiaient pas toujours de vacances famililales, que la ville d'Orléans décide d'installer un hébergement pour colonie au château des Bruyères à Souesmes. Retrouvez l'ambiance festive et joyeuse d'une journée de 1946 filmée par Réné Duneau.
À la sortie du village de Souesmes dans le Loir-et-Cher, débute la rue puis la route des Bruyères, du nom de cette plante vivace aux fleurs mauves qui offre à la Sologne ses tapis de couleurs chatoyantes, quand arrive l'automne. Hyppolyte Bouchayer, fils d'un industriel de l'Isère et entrepreneur lui-même, séjourne régulièrement dans la région lors de chasses organisées par des amis. Il achète en 1914 une terre de 2500 hectares couvertes de landes et de friches. Aidé de son régisseur Georges Villoing, il construit un immense domaine comprenant une ferme, des étangs, des sapinières, des prairies naturelles, des allées et avenues formant un maillage de plus de trente kilomètres et surplombant le tout un châteaux auquel il donne le nom Des Bruyères.
Après la seconde guerre mondiale, la famille Bouchayer ne pouvant conserver un tel espace est contrainte de vendre les terres en les morcellant en plusieurs parties. C'est ainsi que la ville d'Orléans fera l'acquisition en 1939 du château des Bruyères, de la ferme et de 80 hectares de forêt et de prairies. Ce lieu grandiose et verdoyant aura pour vocation l'accueil d'enfants à la santé fragile et ne pouvant bénéficier de vacances au grand air. Durand la guerre ce sont les orphelins qui y seront accueillis, puis se mettent en place des colonies de vacances pour les jeunes de la région. 
Ces images ont été tournées par le cinéaste amateur René Duneau ouvrier électricien dans l'entreprise de métallerie Boutillier d'Orléans, où il vit avec son épouse et ses trois filles Rénée, Colette et Claudette. Très impliqué en tant que syndicaliste dès la promulgation de la loi sur les comités d'entreprise de 1946, René Duneau mettra au service du CE des établissements Boutillier sa passion pour l'image en réalisant de nombreux reportages sur les activités et sorties du personnel. Rénée sa fille ainée participe à un sejour au château des Bruyères en 1947 et c'est tout naturellement que son père réalise un petit film sur les enfants découvrant cet espace de jeux digne d'un conte de fée et leurs moments de détentes allongés sur l'herbe dans le parc.
À partir de 1981 le domaine des Bruyères est racheté pour devenir un peu plus tard une société civile immobilière, où sejournent de nos jours de nombreux locataires.
