Le Grand Passage de Tours

Découvrez les images inédites de la construction du Grand Passage de Tours entre la rue de Bordeaux et le boulevard Heurteloup, tournées en 1951.

Les premières images du film, qui à priori n'ont rien à voir avec la suite, suivent le vol d'un Hélicoptère F-BEXV et son atterrissage avec de très beaux plans serrés sur les pales en rotation, la cabine et les pilotes. On peut lire sur le côté de l'appareil AMAR, comme le cirque du même nom, éventuelle indication du propriétaire de l'appareil.

Une petite mise en scène nous conduit ensuite devant les palissades cachant le chantier au public avec un groupe de personnes qui tentent à travers les interstices de découvrir l'avancée des travaux. S'en suit une succession de plans d'ouvriers en train de détruire les anciens murs porteurs à la masse, de piocher les fondations et pour finir de déblayer les gravats à l'aide d'une pelleteuse.

Place ensuite aux costumes cravates avec les officiels qui se félicitent, un verre à la main, du futur bâtiment en admirant sa maquette réalisée par le cabinet de l'architecte Jean Marconnet. Assez rare en province, les passages qui reliaient deux rues en proposant une galerie marchande, ont connu leur heure de gloire à Paris au début du XIXeme siècle. Ces travaux s'inscrivent dans la grande dynamique de Reconstruction des villes après guerre. À l'initiative du Grand Passage, on trouve le propriétaire du magasin Printemps, juste à côté et dont un des accès pourra se faire de la galerie, M.Riehl un autre des commerçants du quartier, Monsieur Chapelle le préfet et M. Guillaume-Louis, président du Conseil général. C'est la première galerie marchande de Tours permettant une dynamique commerciale entre deux axes importants de la ville, le boulevard Heurteloup et la rue de Bordeaux. Les lignes souples de ce bâtiment innovant s'inspirent de l'architecture brésilienne avec ses courbes sensuelles et au sol un carrelage de mosaïques blanches et bleues qui reprend les dessins des trottoirs de la baie de Rio de Janeiro.

Le réalisateur de ce film ne nous est pas connu mais deux éléments laissent à penser qu'il s'agit d'une commande des initiateurs afin de montrer aux investisseurs l’évolution de ce grand projet architectural : Le format du film en 35 mm réservé aux professionnels de l'image d'une part et la qualité des plans avec des vues rapprochées des ouvriers mis en scène en pleine action, d'autre part. Il semblerait également que ce ne soit que les rushes d'un film plus long car il débute avec ces vues d’hélicoptère et se termine de manière brutale sans aucun générique ni titre.

La fin du film se concentre sur la pose manuelle au sol et à l’unité des carreaux de faïences qui composent cette belle fresque ondulante ! Le public foulera pour la première fois ce carrelage le 12 décembre 1952 en présence du maire de l'époque, M. Marcel Tribut.

Pour la petite histoire ce film tourné en 35 mm a été sauvé in extremis de la destruction par monsieur Hubert Aveline, qui l'a déposé aux archives de Ciclic Centre-Val de Loire en 2007. En effet sa voisine, rue de la Tranchée à Tours, veuve du garagiste Villechalane, s'apprêtait à le détruire ainsi que deux autres films en format 9.5mm, visibles également sur notre site sous le nom Villechalane qui nous révèlent l’existence d’une station-service avenue de la Tranchée en 1935.

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