La Fête des Birettes à Bué

A la fin des années 1940, Henri Malvaux tourne un film remarquable sur la "Fête des birettes" ou "Foire aux sorciers" à Bué. Tout juste créée par le curé de la commune, cette fête s'est ensuite déroulée chaque année, le premier dimanche du mois d'août.

Nous ne connaissons pas l'année exacte à laquelle a été tourné ce film. Une recherche reste à mener pour identifier cette édition de la "Fête des birettes" (1947 ou 1948). Henri Malvaux réalise à cette occasion de magnifiques portraits des habitants, s'attachant aux costumes ou encore aux coiffes des dames et des jeunes filles. Le défilé, les spectacles, la buvette, rien n'échappe à son oeil jusqu'à une très belle séquence finale tournée sur le manège. 

La première fête des birettes a lieu en 1946 sous l’impulsion du curé de Bué, l’Abbé Joseph Barreau et de Jean-Louis Boncoeur, célèbre homme de lettres berrichon. Au sortir de la guerre, l’Abbé Barreau cherchait un thème pour sa fête annuelle. Il s'inspire alors de l’histoire du village de Bué, marquée par celle du Sabbat et du procès des sorciers du « Carroir de Marloup » en 1582.

L’Abbé Barreau fonde alors "La Foire aux sorciers" et s’associe à Jean-Louis Boncoeur qui imagine les décors, les textes et la mise en scène. La première année de ce théâtre rural, en 1946, c’est l’histoire de 1582 qui est rejouée : une partie des habitants déguisés en paysans accusent les autres, déguisés en sorciers et birettes, de favoriser les maladies de la vigne et des chèvres, et d’être la cause de tous leurs malheurs.

Si l'après-midi laisse place aux danses traditionnelles et à la fête foraine, le clou du spectacle : c'est la représentation théâtrale donnée le soir par Jean-Louis Boncoeur lors du repas.

Quelques années plus tard, en 1949, l'Abbé Barreau fonde une confrérie vineuse : "La Compagnie d’honneur des birettes de Bué", confrérie qui compte à l'heure actuelle 800 membres pour honorer et défendre le sauvignon de Bué.

Né en 1908, Henri Malvaux était peintre, céramiste et... cinéaste amateur. Entre 1943 et 1973, il est directeur de l’École nationale des Beaux-Arts de Bourges. A partir de 1945, il tourne plusieurs films en 16 mm et fréquente le Ciné Berry Amateur, club de cinéastes amateurs berruyers. Il est aussi l'auteur d'un très beau portrait de Bourges, puis au début des années 1950 d'un film en couleurs consacré aux vitraux de la cathédrale.

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