Camp de Douadic

1943 Réalisé par : Jane Billard En ligne le 06 Feb 2024
Douadic (36)

[Droits réservés]

Le camp de Douadic filmé par Jane Billard, faisant office d'infirmière et d'assistante sociale du Service Social des Étrangers, sur les lieux entre le printemps et l'automne 1943. Elle s'y rend à la demande du maire du Blanc, Désiré Chaussebourg, l'informant qu'il n'y a personne pour accueillir les personnes arrêtées et internées au camp de Douadic en août 1942.

Le camp est alors centre d'accueil pour les étrangers de toutes nationalités (juifs ou non juifs) ; il sert aussi de centre de ramassage et de triage pour les juifs arrêtés lors des rafles organisées par le gouvernement de Vichy. Il est aussi centre de regroupement des juifs étrangers avant leur transfert en zone occupée.

Voir "La Nasse' de Philippe Barlet et Jacques Marlaud : https://memoire.ciclic.fr/12392-nasse-la-douadic-1942-1945

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Dans le camp, deux hommes, un chinois et un espagnol, sur le côté de l'entrée d'un bâtiment de lavabos. Portraits de petites filles joliment habillées et portant des rubans dans les cheveux. Une infirmière posant avec elles en tenant un bébé dans les bras. Lors d'une petite fête organisée pour la caméra de Jane Billard, souhaitant dissiper l'angoisse, les enfants font des petits pas de danse devant une autre femme tenant le bébé. Des enfants se placent ensemble devant un bâtiment pour prendre la pose pour la caméra avec l’infirmière. Portraits des enfants faisant de petits pas de danse. Quatre jeunes hommes, dont un tenant dans ses mains ce qui semble être un pistolet (?), assis le long d'un baraquement. Monsieur Fontaine, assistant du ravitailleur du camp, monsieur L'Herminié, marchant parmi les baraquements puis avec une femme et un autre homme sur la carriole du camp tirée par les chevaux Gamin et Bichette. Le long des barbelés du camp, des femmes et des hommes autour d'un plat chauffant sur une petite installation extérieure. Arrivée, entre les baraquements, de Prosper Masson (comptable du camp puis directeur à partir de mai 1943, jugé pro-allemand et autoritaire par madame Billard). En juillet 1943, un garçon allongé dans l'herbe puis un groupe de jeunes gens joyeux au bord de l'étang de Douadic. Dans le camp, René L'Herminié, ravitailleur ayant, à son arrivée, fait le tour des fermes voisines pour nourrir les internés (et parallèlement résistant), entre dans un baraquement, en ressort avec un garçon et une petite fille puis rejoint Prosper Masson. Partie de volley-ball entre internés avec la participation de Jane Billard (en blouse blanche). Vues rapides de personnes au bord de l'étang. Le transformateur électrique et les bureaux du camp le long de la route de Mézières. Filmé d'un mirador, panoramique sur le camp et les toits des baraquements, plongée sur des femmes et des filles puis vue de la route de Mézières. Distribution de lait aux enfants du camp (sous l'autorité du docteur André Blum, seul homme à l'image), puis portraits de femmes et d'enfants (le lait provient de l'aide alimentaire de l'UGIF ou d'associations protestantes telle la Cimade). Passage dans l'allée centrale du docteur Moulène (béret sur la tête) et du docteur André Blum (officiellement infirmier en vertu des lois antisémites). Des internés et des personnes travaillant au camp réunies devant le bâtiment des cuisines, puis Sacha Leff, violoncelliste juif d'origine géorgienne en charge de la répartition du pain, tapant sur une grande gamelle. Le long des barbelés côté étang, trois personnes autour d'une marmite posée sur un feu et dans laquelle ils font cuire leur réserve personnelle de nourriture. Une infirmière et trois enfants à la porte d'un bâtiment.

Commentaires

Emplacement de ce triste lieu de mémoire qui est maintenant un champ entre la D17 et l'Etang du Blanc :
46.703147, 1.127560
Emplacement de la stèle en bordure de la D17 : 46.703573, 1.126275
Sur vue satellite, en zoomant, on peut voit des traces de lignes perpendiculaires à la D17 qui semblent correspondre aux allées de ce camp si on compare avec le plan du site :
https://www.ajpn.org/internement-Camp-de-Douadic-65.html

Le camp de Douadic, un camp de pauvres gens condamnés parmi tant d'autres...
N'oublions pas, il y a 80 ans les 16 et 17 juillet 1942, c'était la rafle, une triste besogne effectuée uniquement par la Gendarmerie Nationale Française aux ordres du régime pétainiste et collaborationniste de Vichy.
https://www.francebleu.fr/infos/societe/j-ai-vu-au-bout-de-la-rue-un-car-en-juillet-1942-les-rafles-de-juifs-en-touraine-1657981090

Dans mon commentaire précédent, je parle de la rafle effectuée par la Gendarmerie Française Pétainiste , alors qu'on nous dit ce jour 17 juillet 2022 aux informations que les rafles étaient effectuées par la Police Française, peu importe, toutes étaient au service collaborationniste de Vichy.
C'est Émile Hennequin, directeur de la police municipale à la préfecture de police, qui signa la circulaire de police du 13 juillet 1942 organisant la rafle. Il faut signaler cependant que des gendarmes et policiers courageux ont sauver beaucoup de gens en se présentant à leur domicile en leur disant "On repassera dans deux heures"...leur permettant de fuir.

Bonsoir,
En ce jour anniversaire de triste mémoire, je m'aperçois que je fais des fautes d'orthographe : il faut lire "des gendarmes et policiers courageux ont sauvé (et non sauver) beaucoup de gens..."

Portrait de Olivier Fourel

Nous vous remercions pour ce nécessaire rappel historique.
Pour plus d'informations sur le camp de Douadic et ces images filmées par Jane Billard, nous vous invitons à consulter l'article que nous y avons consacré (https://memoire.ciclic.fr/magazine/autour-des-archives/de-jane-billard-la-nasse-douadic-histoire-d-un-camp).

Bonjour et merci Olivier pour ce lien très émouvant.

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