Albert Bergerault, un génial créateur d'instruments en Touraine

Qui sait qu'en Touraine - à Ligueil plus exactement - a été fondé par Albert Bergerault, au tout début des années 1930, l'un des plus célèbre atelier de fabrication d'instruments à percussion dont la renommée et la reconnaisance sont nationales et même internationales ? Les cinéastes du Caméra Photo Club du Lochois, Jean-Pierre Churet et Jean-Pierre Blot, ont rendu hommage à ce créateur de génie dans un film 16 mm sonore tourné en 1978.

Albert Bergerault est né en 1907 à Mouzay, petit village à côté de Loches. Il apprend le métier de charron auprès de son père. Très habile, il devient rapidement un artisan de qualité. C'est aussi quelqu'un de passionné de musique. Aussi, il apprend le violon le soir après sa journée de travail. Et dès l’âge de 13 ans, il devient "le violoneux" des noces.

En 1930, Albert Bergerault imagine sa première machine de "jazz électro-mécanique", sorte de synthétiseur avant l’heure qu’il fait fonctionner à partir de son violon. Le concept de cette machine va évoluer et donner naissance au grand ensemble instrumental (à voir et écouter ici : https://memoire.ciclic.fr/11728-orchestre-l)

En 1932, il crée son entreprise à Ligueil (Indre-et-Loire). Il donne naissance à de nombreux instruments et conçoit même les machines-outils nécessaires à leur fabrication. Musicien passionné, il anime aussi de nombreuses fêtes populaires dans toute la région.

Durant la deuxième Guerre Mondiale, prisonnier à Sagan en Basse Silésie (Pologne), il trouve le moyen de créer son propre xylophone fait à partir de matériaux de récupération. Avec l’orchestre du Stalag VIII C, il joue aussi dans les hôpitaux.

A la Libération, Albert Bergerault se produit au xylophone à Paris, salle Wagram dans le spectacle d'une jeune chanteuse devenue célèbre, Line Renaud.

Après guerre, les instruments Bergerault sont introduits dans les premières classes de percussions des conservatoires. Les plus grands vibraphonistes, dont Michel Hausser, jouent sur les vibraphones Bergerault.

Dans les années 1970, des artistes et compositeurs du monde entier commandent des créations d'instruments uniques : le sixxen pour Sylvio Gualda, interprète d’une œuvre de Xenakis, un jeu de crotales pour le compositeur Francis Vidil et le premier marimba basse contemporain au monde pour le Conservatoire de Lyon.

Aujourd’hui, l'entreprise perpétue la fabrication des instruments Bergerault : xylophones, marimbas, vibraphones, glockenspiels et jeux de cloches .

Reconnu pour sa haute qualité sonore, les instruments Bergerault sont joués dans le monde entier par de nombreux orchestres et percussionnistes : l'Opéra de Paris, l' ORTF puis Radio France, les Percussions de Strasbourg, le Théâtre du Bolchoï, le London Symphonic Orchestra, le Berliner Philharmonic, le le Boston Symphony Orchestra, l'Opéra de Sydney, l’Orchestre de Michel Legrand, l’Opéra de Tours ; Michel Hausser (France), Li Biao (Chine), Karol Szymanowski (Pologne), Ricardo Angellini (Italie), Quatuor Beat (France), Jean-François Durez (France), le Mallet Workshop (France), Mark Ford (USA), Francesca Santangelo (Italie)...

Jean-Paul Churet est né le 9 avril 1935 à Paris (9ème arrondissement). Il fut chirurgien abdominal et urologique à l’hôpital de Loches où il vit durant toute sa carrière. Il commence à filmer en 1953 en 8 mm, puis en Super 8, en 16 mm et en vidéo à partir des années 1990 (annalogique puis numérique). Ce sont à la fois des films de fiction et des documentaires, dont certains sont réalisés avec ses proches amis et membres du club, Jean-Pierre Murzeau et Jean-Pierre Blot. Il fut un membre actif du Caméra Photo Club du Lochois dont il fut le président de 1972 à 1986 et dont il est toujours le président d'honneur.

Jean-Pierre Blot est né en 1948. Il fait ses études de droit à Tours. Il fut directeur juridique dans une société d'assurance à Montbazon et membre du Caméra Photo Club du Lochois. Il réalise à partir de 1975 de nombreux films primés dans les concours et festivals de cinéma amateur avec ses amis proches, Jean-Pierre Murzeau et Jean-Paul Churet.