Cinq sens (Les) : l'odorat, la vue et l'ouïe

1959 - 1962 Produit par : Pierre De Montvallon Réalisé par : Pierre De Montvallon En ligne le 12 Apr 2024
Loches (37)

Piem joue à sa façon avec les trois sens que sont l'odorat, la vue et l'ouïe, les évoquant au travers de trois histoires : un enfant en odeur de sainteté, le réel et l'image : dessin et représentation de la réalité, illusions sonores et cauchemars. Les trois courts de cinq minutes chacun s'enchaînent sur le prétexte des trois sens évoqué à chaque début par un carton découvrant le sens en question : nez, œil, oreille.

A l'origine, ce film à sketchs comporte deux autres épisodes : le goût et le toucher. Paradoxalement, ces deux épisodes sont ceux qui ont été diffusés à la RTF mais ne figurent pas dans le fonds Piem.

L'ODORAT

Le film s'ouvre sur un triangle sur fonds noir, pointe vers le haut, laissant apparaître un nez (celui de Piem), allusion au thème de l'odeur.

Un jeune enfant dans les bras de sa mère (jeune blondinet de 4 ans en polo), sa première dent est une dent de sagesse, sa première parole BA comme bonne action, il lit Charles De Foucauld (à l'envers – Piem en a fait les illustrations en 1961, le livre est publié en 1962). Plus grand, onze ans, sa mère s'étonne de son odeur ( ??? son). Extérieur jour, une rue sombre.

Un monsieur âgé marche en s'aidant d'une canne et cherche à traverser la rue. Caché légèrement par une Simca Versailles (1954/1961) il manque de se faire écrasé par DS Citroën arrivant à toute allure. Le petit garçon l'aide à traverser la rue en arrêtant une Simca Aronde Elysée (1951/1964), le temps qu'ils puissent passer. La voix off s'enthousiasme de ses élans charitables mais s'interroge sur sa curieuse odeur. Il fait son service au 3e bataillon des objecteurs de conscience (on est à une époque où le service militaire est obligatoire où l'objection de conscience revenait quasiment à faire de la prison militaire) car il ne supportait pas l'odeur de la poudre. Ne supportant pas l'odeur de la poudre de riz, il resta célibataire (humour : la poudre de riz équivalait à du fonds de teint dans les années 50). On le voit repriser son linge dans la cuisine. Puis, venue l'heure il se prépara simplement. On le voit balayer sa chambre mortuaire avant de s'allonger sur le lit, crucifix à la poche. Sa femme (l'actrice du début a été vieillie pour la crédibilité) accompagné d'une jeune fille, toutes deux en deuil, viennent le veiller. La jeune fille l'embrasse sur le front et s'étonne de cette étrange odeur. La femme lui réponds qu'il s'agit de « L 'odeur de sainteté », sur un Gloria in excelsis deo. Une colombe apparaît sur la croix qu'il tient.

La VUE

Fondu au noir qui s'ouvre sur un triangle sur fonds noir, pointe vers le bas, laissant apparaître un oeil (celui de Piem), allusion au thème de la vue.

Une femme en robe de soirée, foulard sur la tête, termine de dessiner sur une toile de 50x70cm un heaume de chevalier de profil. Elle se recule, le chevalier en armure apparaît, elle s’évanouit. Son visage est devenu blanc, comme pétrifié (masque). Le corps gît à présent dans les douves ou la terrasse d'un château. Un homme, costume du XVIe siècle, il la saisit, la secoue par les épaules. Désespérée, elle appelle Bertrand à son secours (Bertrand du Guesclin 1320/1380?). les deux hommes se battent en duel, tout au moins, ils gesticulent autour du corps de la femme. Bertrand trucide l'autre individu qui tombe du rempart (Château de Loches?), prend le corps de la femme dans ses bras et descend un escalier. Le plan suivant le reprend montant un large escalier d'immeuble cossu. Il pousse la porte, dans le vestibule une fontaine à trois jets. Retour dans le salon de peinture, elle referme le heaume et aussitôt ils disparaissent pour se retrouver, elle et lui, sous forme de dessin au trait, sur la toile vue précédemment.

L’OUÏE

Fondu au noir qui s'ouvre sur un triangle sur fonds noir, pointe vers le bas, laissant apparaître une oreille (celle de Piem), allusion au thème de l'ouïe.

Une femme d'un certain âge finit son travail et pointe à la pointeuse d'une petite usine, elle salue le gardien de nuit (Piem) qui arrive, pointe et commence sa tournée en toussant. On entend particulièrement bien sa toux et le bruit de ses pas. Il s'installe dans la loge de gardien, remonte son réveil, fume en toussant, fait les mots croisés sur le journal, regarde la photo de son fils, le temps passe. Divers plans de l'usine en sommeil, soudain une caisse de tubes cylindriques tombe en faisant un boucan terrible qui le réveille. S'ensuit une série de bruits : la tête du gardien cognant l'abat-jour de la lampe, un tabouret qui tombe. Une machine se met en route dans un crissement infernal. L'homme fait une chute en arrière et se réveille dans une confusion sonore totale (son à l'envers). Il parvient à décrocher le téléphone et s'écroule de sommeil... dans sa loge.

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