Bretagne

1951 Réalisé par : Charles Petiot De Laluisant En ligne le 26 Mar 2020
Quimper (29), Saint-Thégonnec Loc-Eguiner (29), Guimiliau (29), Vitré (35)

A Quimper : l'esplanade du Mont Frugy (avec la préfecture en arrière-plan), des stands de marché sur le parvis de la cathédrale puis la façade de la cathédrale Saint-Corentin, femmes en costume traditionnel dans la rue (maison à colombage en arrière-plan), la rue Kéréon et les clochers de la cathédrale, panneau d'entrée "Quimper" sur la N170.

Panneau d'entrée de ville : "Guimiliau". Visite de l'enclos paroissial du bourg avec vues des différents éléments le constituant.

Le calvaire de l'enclos paroissial de Saint-Trégonnec. Panneau d'entrée de ville : St Trégonnec".

A Vitré, panoramique sur le château, vue de la rue de la Poterie, puis des vues extérieures du château. Au coin de la rue du Château et de la rue de la Baudrairie, une femme surveillant des enfants au loin.

Commentaires

Quimper (29): Les quais de L’Odet à Quimper depuis l’Allée de Locmaria, le cinéaste rejoint le boulevard Dupleix. Il filme l’esplanade du Mont Frugy où se déroulait autre fois les fêtes de Cornouailles face à la Préfecture que l’on aperçoit en arrière plan.
De la rue Dupleix, le cinéaste franchit le pont sur l’Odet et s’engage rue Fréron. Il passe sur le parvis de la Cathédrale où se tient le marché. Il croise une bigouden (femme du pays bigouden) portant coiffe. Puis il s’attarde à filmer la Cathédrale St Corentin de bas en haut et de haut en bas.
Il accélère son mouvement pour saisir un enfant sur les épaules de son père et surtout une femme en coiffe du pays fouesnantais. Poursuivant son périple de découvertes, il s’attarde sur des bigoudennes qui attendent le bus ou une navette à la gare où elles prendront me train pour Pont L’Abbé. En arrière plan, le cinéaste saisit à l’image les très belles maisons à colombages. Il s’engage rue Kéréon qui se trouve dans l’alignement de la Cathédrale ce qui permet une mise en perspective des clochers. Il laisse sa caméra prendre de l’altitude.

Le cinéaste a dû se documenter car il va à Guimiliau (29), bourg de 750 habitants qui détient un des joyaux de la Bretagne avec son enclos paroissial. GUIMILIAU doit son nom à son saint patron et fondateur, Saint MILIAU, prince bon et pieux, descendant des anciens rois de Bretagne. Décapité en 792, sur l'ordre de son frère, on l'invoque pour la guérison des ulcères et des rhumatismes.
Ce bel ensemble architectural, édifié aux XVI-XVIIème siècle, est appelé « enclos paroissial » parce que groupant, comme en un essaim : arc de triomphe, clocher, ossuaire, grand porche, église (avec baptistère, tribune des orgues, chaire, retables), sacristie, chapelle funéraire et cimetière.
D'abord un coup d'oeil général sur cet ensemble, où le granit et le kersanton se mêlent harmonieusement en un mélange de gothique et de Renaissance, qu'agrémente la conception bretonne de l'architecture du XVIème siècle.
Arc de triomphe : Bien modeste sans doute, mais d'une beauté fruste, surmonté de deux cavaliers, comme en faction.
Clocher-tour (1530-1550) : Style Beaumanoir. Pyramide octogonale, gothique ajourée, à encorbellement sculpté, flanquée de sa tourelle ronde.
Ossuaire (XVIIème siècle) : Adossé au flanc gauche du porche, son soubassement est orné de « bénitiers » et de « bas-reliefs » en kersanton ...
Porche (1606-1617) : Gothique et Renaissance. Arcade extérieure en plein cintre avec deux colonnes corinthiennes et deux colonnes ioniques. Contreforts à moulures. Frises ornées de têtes variées. Au-dessus du porche : deux frises et deux frontons triangulaires ; deux gargouilles d'une maigreur extrême ; trois bustes et deux têtes d'ange. Au milieu du deuxième fronton la niche ionique abrite saint Miliau, assis sur son trône. Coiffant le tout, un superbe clocheton terminé par un lanternon.
Sacristie (1683) : coupole ronde au toit conique, flanqué de quatre demi-coupoles, séparées de contreforts saillants. Intérieur en cul-de-four. Au-dessus, statue de Saint Miliau.
Chapelle funéraire (1648) : Façade ornée de colonnes et petites baies en plein cintre. Une chaire extérieure servait à la prédication en plein air. C'est dans cette chapelle qu'autrefois on déposait les corps des défunts, en attendant l'ensevelissement, surtout en cas de peste ou de choléra. A l'intérieur, autel en granit (1644), surmonté d'un retable de sainte Anne (épisode de sa vie), « Pietà » et « Christ aux liens ».
Chevet de l’église : Passant au chevet de l'église, à voir noues, corniches, clochetons, sans oublier le cimetière de campagne.
Calvaire (1581-1588). Granit, moucheté de lichen sédentaire. Deux cents personnages, beaucoup en costume d'époque. Drame de la Passion, et scène de l'Enfance de Jésus. Soubassement carré, avec contreforts ajourés d'arcades. Personnages, étage inférieur : corps rigides, longues robes, scènes naïves ; étage supérieur : mouvement fougueux, lignes courbes, visages expressifs, vibrants de vie, on les dirait faits de chair...

Les calvaires en Bretagne étaient comme nos BD d’aujourd’hui... Et leurs sculpteurs ne manquaient pas de faire valoir des valeurs parfois éloignées de la foi. Si vous observez à l'angle droit « Katel-gollet » : une jeune fille aux moeurs dissolues ; on la voit ici traînée en Enfer. Cet Enfer symbolisé par la gueule béante d'un monstre d'où sortent des démons hideux qui s'acharnent à plaisir sur Katel (Catherine). La pauvre damnée, dénudée, est toute pantelante à la pensée du châtiment qui l'attend.

Attention, on aurait pu croire que le cinéaste avait filé via la route Nationale 12 à Saint Thégonnec (29) en voyant le panneau de signalisation et qu’il n’y a pas fait d’arrêt. En fait, il a filmé la sortie du bourg après avoir filmé le calvaire de l’enclos paroissial de Saint Thégonnec et quelques éléments de l’église.

Le château qui apparaît ensuite à l’image est celui de Vitré (35). Il visite la très belle vieille ville et surprend une dame qui surveille des enfants qui jouent dans une ruelle.

Portrait de Olivier Fourel

Merci à "l'expert" de la Cinémathèque de Bretagne.

2:25 à la fin La femme est au coin de la « Rue du Château » et de la « Rue de la Baudrairie » et surveille les enfants qui sont dans cette « Rue de la Baudrairie »
Sur cette carte postale on retrouve l’arche et les 6 balcons à gauche
https://www.delcampe.net/fr/collections/cartes-postales/monde/r078895-vitre-rue-beaudrairie-artaud-gaby-742757603.html

Portrait de Olivier Fourel

Merci pour cette localisation précise.

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